Ce rendez-vous est crucial. Pour Donald Trump, pour l'élection présidentielle de 2024, mais aussi pour la démocratie américaine. L'avenir politique du candidat républicain repose beaucoup (sinon uniquement) sur son agenda judiciaire.
Lundi, la juge Chutkan, après avoir entendu les arguments des deux parties, a enfin fixé la date du procès de Washington, où Donald Trump sera jugé pour «complot contre les Etats-Unis». Autrement dit, il est accusé d'avoir tenté d’inverser le résultat de l’élection de 2020.
Tanya Chutkan, qui a été nommée par Obama en 2014, a d'abord voulu «faire baisser la température», car l'ambiance était manifestement tendue durant cette audience capitale. Rappelons tout de même que depuis l'inculpation de Trump, la magistrate a reçu plusieurs menaces de mort, dont une à caractère raciste d'une femme au Texas.
Soit la veille du fameux Super Tuesday. Ce qui n'est pas forcément une mauvaise nouvelle pour le principal intéressé, puisque ça lui laisse le temps de s'installer confortablement en tête du peloton républicain. Si Trump sortait vainqueur du caucus de l'Iowa et de la primaire au New Hampshire, qui se dérouleront en début d'année, il sera impossible de le déloger (politiquement) avant son rendez-vous devant les tribunaux.
Le procureur spécial Jack Smith proposait janvier 2024. «Beaucoup trop court» selon la défense du milliardaire, qui comparait alors son temps de préparation au procès à la «lecture de Guerre et Paix de Tolstoï, de bout en bout, 78 fois par jour». Les avocats de Trump, eux, espéraient ne pas être inquiétés avant avril 2026. Pour la juge, aucune de ces deux dates n'étaient «crédible».
A noter que l'avocat de Trump chargé de tout faire, lundi, pour repousser ce procès aux calendes grecques (et donc après l'élection présidentielle), n'est autre que John Lauro. Un homme qui considère que «défendre des types impopulaires, c'est toujours une danse subtile».
Quelques minutes avant l'audience de Washington, c'est la Géorgie qui décidait d'une date pour traduire en justice Trump et ses 18 coaccusés: le 6 septembre prochain. S'ils peuvent renoncer à leur comparution physique, cette journée se déroulera devant les caméras. Si le milliardaire décidait de s'y rendre, ce moment promet d'être (une énième fois) historique. (fv)