«Notre inquiétude est toujours là»: quelque 3000 Thaïlandais ont trouvé refuge vendredi dans le gymnase d'une université de Surin, mais le tumulte des combats meurtriers à la frontière cambodgienne continue de les poursuivre.
Les affrontements qui ont éclaté jeudi entre la Thaïlande et le Cambodge, d'une violence jamais vue en près de quinze ans, ont conduit à l'évacuation de plus 100 000 civils résidant dans quatre provinces frontalières de l'Isan (nord-est), a indiqué Bangkok.
Des milliers d'habitants de la province rurale et pauvre de Surin ont fui au bruit des tirs d'artillerie, pour aller se protéger dans des abris de fortune dans le centre de la ville de Surin, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière.
Avec le minimum d'affaires personnelles prises à la va-vite, quelque 3000 personnes ont passé la nuit dans le gymnase de l'université Surindra Rajabhat, dans des rangées serrées de matelas en plastique.
Agée de 37 ans, Thidarat Homhuan s'est échappée avec neuf membres de sa famille, dont sa grand-mère de 87 ans qui venait tout juste de quitter l'hôpital. Elle explique:
Thidarat travaillait comme baby-sitter dans une école locale lorsqu'elle a entendu ce qu'elle a décrit comme «quelque chose qui ressemble à des tirs de mitrailleuse», suivi du bruit sourd de l'artillerie:
Dans le gymnase de Surin, le murmure d'angoisse des réfugiés se confond au bourdonnement des ventilateurs électriques.
Des personnes âgées sont emmitouflées dans des couvertures de toutes les couleurs, et des bébés somnolent dans leurs berceaux. Des chats de compagnie enfermés dans des cages pliantes semblent faire la sieste.
C'est la première fois que l'université active entièrement le plan d'évacuation, explique Chai Samoraphum, directeur du bureau du président. Les cours ont été immédiatement interrompus et, dans l'heure, le campus a été transformé en centre pour accueillir les personnes déplacées, répartis dans six bâtiments sur le site.
Avec le soutien de l'hôpital provincial, l'université fournit une aide pour les personnes souffrant de maladies chroniques, et pour celles en situation de stress mental lié aux combats, poursuit le responsable:
Pour Thidarat, le conflit en cours est bien plus grave que celui survenu en 2011:
Plus de 24 heures après le début des affrontements, aucun signe d'apaisement ne semble se profiler. Et Thidarat attend un signe pour reprendre «une vie normale». Elle conclue: