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Conflit Thaïlande-Cambodge: «Le nombre de morts me bouleverse»

Royal Thai Army soldiers are pictured on armoured vehicles on a road in Chachoengsao province on July 24, 2025. Thailand launched air strikes on Cambodian military targets on July 24 as Cambodia fired ...
La Thaïlande a lancé des frappes aériennes sur le Cambodge le 24 juillet, alors que le Cambodge tirait des roquettes et des obus d'artillerie.Image: AFP

«Le nombre de morts me bouleverse»: avec des réfugiés thaïlandais

Entre la Thaïlande et le Cambodge, le conflit transfrontalier a fauché le quotidien des habitants. Reportage du côté thaïlandais où des milliers de citoyens ont fui leur domicile.
25.07.2025, 11:2425.07.2025, 11:24
Chayanit ITTHIPONGMAETEE, Thaïlande / afp
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«Notre inquiétude est toujours là»: quelque 3000 Thaïlandais ont trouvé refuge vendredi dans le gymnase d'une université de Surin, mais le tumulte des combats meurtriers à la frontière cambodgienne continue de les poursuivre.

Les affrontements qui ont éclaté jeudi entre la Thaïlande et le Cambodge, d'une violence jamais vue en près de quinze ans, ont conduit à l'évacuation de plus 100 000 civils résidant dans quatre provinces frontalières de l'Isan (nord-est), a indiqué Bangkok.

Des milliers d'habitants de la province rurale et pauvre de Surin ont fui au bruit des tirs d'artillerie, pour aller se protéger dans des abris de fortune dans le centre de la ville de Surin, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière.

Evacuees take shelter in a gymnasium on the grounds of Surindra Rajabhat University, in the Thai border province of Surin on July 24, 2025. Thailand and Cambodia fought their bloodiest military clashe ...
Un camp de fortune dans l'université Surindra.Image: AFP

Avec le minimum d'affaires personnelles prises à la va-vite, quelque 3000 personnes ont passé la nuit dans le gymnase de l'université Surindra Rajabhat, dans des rangées serrées de matelas en plastique.

Agée de 37 ans, Thidarat Homhuan s'est échappée avec neuf membres de sa famille, dont sa grand-mère de 87 ans qui venait tout juste de quitter l'hôpital. Elle explique:

«Je suis inquiète pour notre maison, nos animaux et les récoltes pour lequelles on a travaillé si dur.
Notre inquiétude est toujours là. Mais en étant ici, je me sens plus en sécurité, car on est éloigné du danger pour le moment. Au moins, on est à l'abri.»
Evacuees eat breakfast as they take shelter in a gymnasium on the grounds of Surindra Rajabhat University in the Thai border province of Surin on July 25, 2025. More than 100,000 people have fled the  ...
Les personnes évacuées prennent leur petit-déjeuner alors qu'elles ont trouvé refuge dans un gymnase situé sur le campus de l'université Surindra Rajabhat.Image: AFP

Thidarat travaillait comme baby-sitter dans une école locale lorsqu'elle a entendu ce qu'elle a décrit comme «quelque chose qui ressemble à des tirs de mitrailleuse», suivi du bruit sourd de l'artillerie:

«C'était le chaos. Les enfants étaient terrifiés. Je me suis dépêchée d'aller au bunker de l'école»

Dans le gymnase de Surin, le murmure d'angoisse des réfugiés se confond au bourdonnement des ventilateurs électriques.

Des personnes âgées sont emmitouflées dans des couvertures de toutes les couleurs, et des bébés somnolent dans leurs berceaux. Des chats de compagnie enfermés dans des cages pliantes semblent faire la sieste.

C'est la première fois que l'université active entièrement le plan d'évacuation, explique Chai Samoraphum, directeur du bureau du président. Les cours ont été immédiatement interrompus et, dans l'heure, le campus a été transformé en centre pour accueillir les personnes déplacées, répartis dans six bâtiments sur le site.

An elderly evacuee is assisted as they take shelter in a gymnasium on the grounds of Surindra Rajabhat University in the Thai border province of Surin on July 25, 2025. More than 100,000 people have f ...
Une personne âge est aidée par des secouristes.Image: AFP

Avec le soutien de l'hôpital provincial, l'université fournit une aide pour les personnes souffrant de maladies chroniques, et pour celles en situation de stress mental lié aux combats, poursuit le responsable:

«La plupart d'entre eux ont fui dans la précipitation. Certains ont des problèmes de santé chroniques et n'ont pas pu apporter leurs médicaments, d'autres n'ont réussi à prendre que quelques affaires.»

Pour Thidarat, le conflit en cours est bien plus grave que celui survenu en 2011:

«Ce n'était pas aussi sérieux à l'époque. Les maisons des gens n'étaient pas aussi touchées. Il n'y avait pas d'annonce sur le nombre de civils blessés. Cette année, c'est bien pire.
Le nombre de morts et de blessés me bouleverse.»

Plus de 24 heures après le début des affrontements, aucun signe d'apaisement ne semble se profiler. Et Thidarat attend un signe pour reprendre «une vie normale». Elle conclue:

«Je veux que le gouvernement prenne des décisions résolues. N'attendez pas que des vies soient perdues. Les civils comptent (sur le gouvernement) pour leur protection, et on dépend d'eux profondément.»
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