La vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, a dénoncé ce mercredi la mort du jeune Afro-Américain Tyre Nichols, qui a choqué le pays, comme «un acte violent» commis par des policiers pourtant censés assurer la sécurité publique.
Tyre Nichols, 29 ans, avait été arrêté le 7 janvier par des agents d'une unité spéciale de Memphis, dans le sud des Etats-Unis, pour une simple infraction au code de la route, selon la police. Mais battu sans relâche, à tel point qu'il était devenu méconnaissable d'après sa famille, il est mort trois jours plus tard à l'hôpital.
Kamala Harris avait été invitée aux funérailles par la mère de Tyre Nichols, RowVaughn Wells, et son beau-père Rodney Wells. Après avoir longuement pris dans ses bras la mère de Tyre Nichols dans l'église de Memphis où était organisé cet hommage, la vice-présidente a eu des mots durs envers les agents qui l'ont roué de coups alors qu'il criait n'avoir rien fait et appelait à l'aide.
«N'avait-il pas le droit d'être en sécurité?», a lancé la vice-présidente.
En ouverture de l'office, le révérend J. Lawrence Turner à la Mississippi Boulevard Christian Church a déclaré:
«Aujourd'hui, au moment où nous célébrons la vie de Tyre et consolons sa famille, nous informons cette nation que la rediffusion de cet épisode, qui fait des vies noires un hashtag, a été annulée et ne sera pas renouvelée pour une nouvelle saison», a-t-il lancé.
Symbole fort, un frère de George Floyd, quadragénaire noir dont la mort en 2020 sous le genou d'un policier blanc avait déclenché des manifestations antiracistes massives, était présent, tout comme la mère de Breonna Taylor.
Signe de l'attention accordée par la Maison Blanche à cette affaire, le président Joe Biden s'était lui-même entretenu, la semaine dernière, avec les parents de Tyre Nichols pour saluer «leur courage et leur force», quelques heures avant la publication de la vidéo de son calvaire aux mains des policiers.
Les images insoutenables de l'interpellation et des coups infligés au jeune homme par les agents ont été diffusées, sans coupes, par les plus grandes chaînes du pays, faisant craindre un embrasement social aux autorités.
Les cinq policiers impliqués ont été licenciés et inculpés pour meurtre. L'«Unité Scorpion» à laquelle ils appartenaient, et qui avait pour mission de faire baisser le nombre d'activités illégales dans les quartiers sensibles en y déployant un plus grand nombre de policiers, a été démantelée. Trois pompiers ont été limogés en lien avec les faits et deux autres policiers suspendus.
Le président Biden prévoit de recevoir, jeudi 2 février à la Maison Blanche, des membres du groupe parlementaire rassemblant des élus afro-américains pour «discuter de la législation sur une réforme policière et d'autres priorités communes», a déclaré Olivia Dalton, une porte-parole de l'exécutif. (ats)