Le ballon espion chinois, qui a été abattu par un missile tiré par un avion de chasse au-dessus de l’océan Atlantique le 4 février, aurait réussi à transmettre des informations sensibles récoltées lorsqu'il a survolé une base militaire du Montana, aux Etats-Unis, apprend-on, ce lundi, via le média CNN. Selon le site américain, la baudruche cylindrique aurait collecté des images et des données de renseignement.
Cependant, Pékin pourrait avoir effacé les données au fur et à mesure de leur réception, avertissent les services de renseignement américains.
Ces derniers ne seraient, cependant, pas inquiets de la fuite, car la méthode utilisée «n'était guère plus sophistiquée que le recours aux satellites chinois». En outre, dès que la trajectoire de l'engin cylindrique était connue, Washington aurait pris des mesures pour protéger les sites sensibles et censurer certains signaux avant que ceux-ci ne soient captés, avaient confié des responsables à la presse le 10 février.
Comme CNN l'a rapporté, la communauté du renseignement américain a développé l'année dernière une méthode pour suivre ce qu'elle dit être une flotte de ces ballons chinois opérant à travers le monde, contrôlée par l'armée chinoise. De surcroît, le FBI, qui examine toujours le ballon, a pu glaner des informations supplémentaires sur le fonctionnement de l'appareil, y compris les algorithmes utilisés pour le logiciel du ballon et la façon dont il est alimenté et conçu.
Le ballon a d'abord traversé l'espace aérien américain au-dessus de l'Alaska, fin janvier, avant de traverser le Canada et de descendre dans le Montana, où il a plané pendant quelques jours, laissant croire aux Etats-Unis qu'il tentait de surveiller des sites militaires sensibles, comme la base aérienne de Malmstrom. Ce sera finalement le 4 février que la baudruche suspecte sera abattue.
L'administration Biden ne connaît pas la taille précise de la flotte de ballons de surveillance chinois, mais des sources affirment à CNN que le programme a mené au moins deux douzaines de missions sur au moins cinq continents ces dernières années.
Pour rappel, la Chine avait expliqué que le ballon était en fait une sonde météorologique qui avait dévié de sa trajectoire. Mais les experts américains estiment que Pékin avait conservé une capacité à manœuvrer l'appareil, précise encore CNN.
(jod)