Donald Trump joue les pacificateurs. Dans un message vidéo - qui fait partie d'une série de prises de position de l'ex-président, à nouveau candidat à la fonction suprême américaine - le républicain a présenté cette semaine ses plans pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
Toutefois, l'ex-président ne s'occupe que marginalement de la guerre proprement dite dans son message de 215 secondes. Il est beaucoup plus important pour lui de régler ses comptes avec ses adversaires politiques.
Le républicain a le sentiment, et ce n'est pas nouveau, que le monde est au bord de la guerre nucléaire. Et comme une confrontation directe, une troisième guerre mondiale, entre les Etats-Unis et la Russie pourrait détruire toute la planète, il veut éviter «ce cauchemar» par tous les moyens.
Trump exige donc un arrêt «immédiat» des combats en Ukraine, qu'il qualifie d'ailleurs aussi - ce qui n'est pas la vérité - de guerre par procuration entre Washington et Moscou. «Les tirs doivent cesser!» Et, il ajoute:
Et cela s'arrête là pour ce qui est de la «politique ukrainienne» du président, selon le titre de la vidéo. Aux yeux de Trump, un cessez-le-feu immédiat semble être la solution miracle pour obtenir la paix entre la Russie et l'Ukraine.
L'ex-président ne révèle pas ce qu'il adviendrait ensuite des forces armées russes qui se trouvent actuellement sur le territoire ukrainien. Il ne semble pas non plus se soucier du fait que le gouvernement de Kiev n'accepterait pas une telle fin de guerre. Cela va de pair avec le fait que Trump a récemment laissé entendre, lors d'une interview radio, qu'il ne s'opposerait pas à la cession de «certaines régions russophones» d'Ukraine à la Russie.
En effet, ce n'est pas l'Ukraine qui est au centre du message vidéo, mais les adversaires politiques de Trump. Il consacre donc plus des deux tiers de la vidéo à détailler ses prochaines mesures de rétorsion. Ainsi, il ne désigne pas la Russie ou la Chine comme la plus grande menace pour les intérêts sécuritaires américains, mais l'ennemi de l'intérieur: «Certaines de ces personnes horribles qui détestent l'Amérique et qui nous représentent».
L'ex-président, deux fois divorcé, s'en prend également à la désintégration du noyau familial et aux «marxistes» et «mondialistes» qui détruisent le pays.
Deux aspects sont particulièrement étonnants dans cette vidéo. Premièrement, contrairement à ses interventions de campagne, cette prise de position de Trump n'est pas improvisée, mais bien réfléchie. Son message? Voter pour moi, ce n'est pas seulement voter contre Joe Biden, mais aussi contre Kiev.
Deuxièmement, il est étonnant de constater le peu d'écho que la prise de position de Trump a suscité jusqu'à présent. Lorsque cette semaine, son probable concurrent au sein du parti Ron DeSantis s'est positionné en isolationniste et a qualifié la guerre en Ukraine de «dispute territoriale», les gros titres n'ont pas manqué. En revanche, les prises de position pointues de Trump, numéro un dans les sondages d'opinion sur les élections présidentielles de 2024, sont largement passées inaperçues, sans aucun commentaire.