Le président américain Joe Biden et son homologue sud-coréen Yoon Suk Yeol ont lancé mercredi une mise en garde solennelle à l'adresse de la Corée du Nord contre toute attaque nucléaire. Un tel scenario provoquerait la «fin» du régime à Pyongyang, ont-ils prévenu.
Ils ont mis en exergue le renforcement de leurs moyens de dissuasion et leur «alliance indéfectible», «forgée en temps de guerre et qui a prospéré en temps de paix»:
«Nous pouvons obtenir la paix par une force supérieure écrasante, et non une paix factice fondée sur une bonne volonté de l'autre partie», a déclaré, pour sa part, le président sud-coréen. Il a souligné que les Etats-Unis répondraient à toute attaque nucléaire nord-coréenne avec des armes atomiques.
Washington et Séoul ont ainsi convenu dans une déclaration adoptée mercredi de renforcer considérablement leur coopération en matière de défense y compris nucléaire par le biais de «consultations» plus étroites:
Il s'agit ainsi pour le gouvernement américain de renforcer son parapluie sécuritaire et de rassurer son allié, la Corée du Nord ayant procédé cette année à un niveau record de tirs de missiles balistiques. Le message s'adresse aussi à la Chine que Washington juge comme étant son principal défi stratégique des prochaines décennies.
Il intervient alors que les Etats-Unis ont récemment renforcé de façon significative leurs relations de défense avec l'Australie, le Japon et les Philippines.
Le dirigeant sud-coréen effectue une visite d'Etat de six jours aux Etats-Unis. Il s'agit seulement de la deuxième visite d'Etat d'un dirigeant étranger sous la présidence de Joe Biden, après celle du président français Emmanuel Macron en décembre dernier.
Parmi les mesures décidées dans le cadre de cette «Déclaration de Washington» figure l'escale d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins en Corée du Sud pour la première fois depuis quatre décennies. Le déploiement de ce sous-marin équipé de missiles balistiques à tête nucléaire doit cependant rester «occasionnel».
Par ailleurs, la déclaration met en place un mécanisme de consultation et d'échange d'informations avec Séoul sur la dissuasion nucléaire.
Pour autant, les Etats-Unis n'ont aucunement l'intention de déployer durablement des armes nucléaires en Corée du Sud et Séoul réaffirme son engagement à ne pas chercher à se doter de son propre arsenal.
Pour le gouvernement des Etats-Unis, il s'agit de rendre «notre dispositif de dissuasion plus visible à travers le déploiement à intervalles réguliers de moyens stratégiques», a dit le responsable:
Les autorités américaines en avaient averti la Chine au préalable afin de leur expliquer «le raisonnement» derrière ces mesures, alors que Pékin risque fort de dénoncer une nouvelle escalade dans la région.
Le président Yoon doit s'adresser jeudi aux deux chambres du Congrès et participer à un déjeuner avec la vice-présidente Kamala Harris et le secrétaire d'Etat Antony Blinken. Vendredi, il se rendra à Boston pour visiter les prestigieuses universités du MIT et de Harvard, avant de rentrer dans son pays samedi. (ats/jch)