Les vidéos de groupes pénétrant dans des magasins de bricolage, des drogueries ou des supermarchés et vidant des rayons entiers, parfois armés, sont devenues virales depuis des mois.
Les voleurs profitent du fait que de telles actions de groupe rendent plus difficile la recherche de malfaiteurs individuels, explique Robert Peacock du département du shérif de Los Angeles à la chaîne d'information NBC. Il existe une perception générale selon laquelle «le vol n'a pas de conséquences».
En réaction, les propriétaires de magasins ont commencé à placer de plus en plus de marchandises derrière du plexiglas, y compris des produits de tous les jours comme le dentifrice ou la lessive. Des chariots «intelligents» avec des roues à verrouillage automatique sont également utilisés dans certains magasins. Le problème est devenu si grave que le Parlement américain s'en est saisi.
Lors d'une audition à la Chambre des représentants sur le sujet, Scott Glenn, directeur du département de prévention des dommages de la chaîne américaine de magasins de bricolage Home Depot, met en garde
En effet, outre les petits délinquants, de plus en plus d'organisations criminelles se consacrent actuellement au vol.
Des réseaux criminels d'Amérique du Sud et d'Europe se rendent aux Etats-Unis avec l'intention de voler et de revendre la marchandise. C'est ce qu'ont souligné des représentants des services de renseignement américains lors de l'audition de mardi. On connaît notamment un groupe criminel roumain qui recrute des personnes d'Europe de l'Est pour se rendre aux Etats-Unis et y commettre des vols dans le commerce de détail.
Selon la Fédération nationale du commerce de détail (NRF), la ville la plus touchée par le vol à l'étalage est actuellement Los Angeles, suivie de San Francisco, Houston et New York.
D'après la NRF, les magasins américains auraient perdu environ 112 milliards de dollars l'année dernière. Près des deux tiers de cette baisse du chiffre d'affaires ont été causés par des vols externes, assure l'organisation.
Le procureur du district de San Diego, Summer Stephan suppose que les vols se multiplient à cause «du cadre juridique très insuffisant et des lois faibles qui encadrent ce sujet». Par exemple, le vol de marchandises d'une valeur inférieure à 950 dollars n'est considéré que comme une infraction administrative et non comme un délit. Il est donc tout à fait possible que le contrevenant s'en sorte sans conséquences.
Les nombreux vols ont toutefois un impact sur les magasins et les consommateurs. Certaines enseignes ont déjà dû fermer en raison de la baisse de leur chiffre d'affaires ou de problèmes de sécurité.
En septembre, le géant des supermarchés Target a annoncé la fermeture de neuf filiales à cause de vols organisés. En avril, un agent de sécurité de la chaîne de magasins de bricolage Home Depot en Californie a été blessé par balle après avoir poursuivi un voleur qui avait dérobé un chargeur de téléphone portable.
August Pfluger, président de la sous-commission, a déclaré lors de l'audition de mardi 12 décembre:
L'objectif de la NRF lors de l'audition était de convaincre les législateurs de promouvoir une nouvelle législation pour lutter contre la criminalité organisée dans le commerce de détail. Celle-ci simplifierait la coopération entre les différents services répressifs en matière de vol.
Traduit et adapté par Daphnée Lovas