«Semi-fascisme»: les mots ont été lâchés lors d'un événement dans une résidence privée cossue de Washington, destiné à lever des fonds, par le président américain de 79 ans. Lequel a durement critiqué la frange la plus extrême du camp conservateur et sa «philosophie MAGA extrême».
«Ce à quoi nous assistons aujourd'hui, c'est soit à la naissance, soit au glas d'une philosophie MAGA extrême. Ce n'est pas seulement Trump, c'est toute une philosophie [...] C'est comme du semi-fascisme», a déclaré Joe Biden.
Plus tard, s'adressant à un rassemblement de campagne du parti démocrate non loin de là, il a lancé:
En tout cas, les voyants sont au vert pour le président américain démocrate... ou plutôt, au bleu. En effet, on est loin de la «vague rouge» (la couleur du parti conservateur) envisagée au début de l'été, lorsque la forte inflation semblait réduire à néant les chances du président et de son parti.
Désormais, même si les enquêtes d'opinion sont toujours à prendre avec des pincettes, la tendance qui se dégage depuis un mois environ en faveur du camp démocrate semble franche. Par exemple, selon le site FiveThirtyEight, spécialiste des sondages de toutes sortes, les électeurs désireux d'une victoire démocrate aux élections de mi-mandat étaient même un tout petit peu plus nombreux (44%) que ceux espérant un succès des républicains (43,6%), le 24 août. Une rareté: normalement, le parti du président perd ces élections qui renouvellent tous les sièges de la chambre des représentants et 35 des 100 sièges du Sénat.
La victoire mardi d'un démocrate dans un district très disputé de l'Etat de New York a été vue comme un indice supplémentaire du retournement de tendance.
Facteur le plus important dans ce nouvel élan? La fin du droit constitutionnel à l'avortement, décidée à la fin juin par une cour suprême très conservatrice façonnée par Donald Trump. Alors qu'une majorité des Américains est favorable au droit à l'IVG, les démocrates sont décidés à faire de cette question un enjeu central du scrutin. (mbr/ats)