Les républicains et les démocrates ont trouvé un compromis durant le long week-end à Washington, ce qui pourrait mettre fin au conflit sur la dette. Cette solution doit garantir que le gouvernement fédéral américain ne manquera pas d'argent dans les premiers jours de juin.
Le président démocrate Joe Biden a qualifié l'accord de «bonne nouvelle» pour la population américaine dans une déclaration faite dimanche à la Maison Blanche. Une crise économique massive pourrait ainsi être évitée. Un des négociateurs de Kevin McCarthy, président de la Chambre des représentants, a parlé du «paquet de dépenses le plus conservateur» de ces 20 dernières années.
Le compromis, long de 99 pages, prévoit une suspension du plafond de la dette jusqu'au début de l'année 2025, c'est-à-dire après la prochaine élection présidentielle. La montagne de dettes américaine, actuellement de 31 500 milliards de dollars, continuera donc d'augmenter.
Les dépenses du gouvernement fédéral seront plafonnées, mais à un niveau élevé. Biden a accepté de réduire certains postes budgétaires; ainsi, l'administration fiscale IRS ne reçoit pas tous les nouveaux moyens promis, qui se chiffrent en dizaines de milliards. Il n'est pas question d'un assainissement fondamental du budget.
Les démocrates les plus à gauche et les républicains les plus conservateurs se sont donc montrés irrités par le compromis obtenu. Les collègues de parti de McCarthy sont furieux qu'il ait fait des concessions aussi importantes lors des négociations avec Biden. «Les démocrates ont obtenu tout ce qu'ils voulaient avec ce projet de loi et n'ont plus besoin de défendre leur politique de dépenses avant les élections de 2024», a lancé le député Ken Buck.
De leur côté, les démocrates sont mécontents que Biden ait accepté de négocier avec McCarthy. Ils critiquent également le fait que l'accord ne prévoit pas d'augmentation des impôts.
Le compromis devrait être présenté ce mercredi à la Chambre des représentants, s'il est approuvé par la commission consultative. Les républicains y ont une courte majorité; si l'aile droite se rebelle, McCarthy dépendra des voix des élus démocrates pour faire passer le texte.
Au Sénat, où les démocrates donnent le ton, une majorité se dessine en faveur de l'accord. Le paquet doit être adopté avant le 5 juin. A cette date, comme l'avait annoncé la secrétaire au Trésor Janet Yellen avant le week-end, le gouvernement fédéral sera à court de liquidités. (aargauerzeitung.ch)
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)