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F-35: Trump reçoit le prince héritier saoudien

President Donald Trump arrives with Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman for the group photo with Gulf Cooperation Council leaders during the GCC Summit in Riyadh, Saudi Arabia, Wednesday, May 14, 2 ...
C'est la première visite de Mohammed ben Salmane à Washington depuis 2018.Keystone

F-35 et coups de canon: Trump reçoit le prince héritier saoudien

Le président américain reçoit en grande pompe Mohammed ben Salmane ce mardi à Washington. Avions de chasse et puces informatiques seront notamment au menu des discussions.
18.11.2025, 14:0118.11.2025, 19:36

Donald Trump reçoit mardi en grande pompe le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qu'il espère convaincre de normaliser les relations avec Israël. Il s'agit de sa première visite à Washington depuis l'assassinat retentissant en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi.

MBS a déclaré vouloir travailler à une reconnaissance d'Israël «dès que possible». «Nous souhaitons faire partie des accords d'Abraham. Mais nous voulons également nous assurer que la voie vers une solution à deux Etats est clairement tracée», a déclaré le dirigeant saoudien. «Nous allons y travailler afin de nous assurer que nous pouvons créer les conditions propices dès que possible pour y parvenir.»

Loin de la froideur de son prédécesseur Joe Biden qui promettait de traiter le prince en «paria», Donald Trump affiche avec lui une franche complicité et lui offre un spectaculaire retour en grâce. Outre la signature d'un accord-cadre sur le nucléaire civil, Donald Trump a promis d'accéder à sa très sensible demande d'avions de combat. «Nous vendrons des F-35» à Ryad, a déclaré lundi le président américain.

Mohammed ben Salmane («MBS») gouverne de facto le royaume, même si son père, le roi Salmane, reste le souverain en titre. La Maison Blanche prévoit pour autant un accueil digne d'un chef d'Etat, avec coups de canon et dîner de gala.

C'est «plus qu'une rencontre», a insisté Donald Trump, souhaitant «faire honneur» à cet allié incontournable dans la région.

La priorité absolue de Donald Trump

En octobre 2018, les liens bilatéraux étaient en lambeaux après la mort de Jamal Khashoggi. Ce journaliste résidant aux Etats-Unis, critique du pouvoir saoudien après en avoir été proche, avait été assassiné dans le consulat saoudien à Istanbul par des agents venus d'Arabie saoudite.

Son corps, démembré, n'a jamais été retrouvé. Directement mis en cause par les services américains, MBS n'a jamais été visé par les sanctions de Washington.

FILE - In this Dec. 15, 2014, file photo, Saudi journalist Jamal Khashoggi speaks during a press conference in Manama, Bahrain. The Washington Post columnist, who wrote critically about the Saudi crow ...
Jamal KhashoggiKeystone

La veuve du journaliste a jugé la rencontre de mardi «trés douloureuse». Dans une interview à CNN, Hanan Elatr Khashoggi a indiqué avoir demandé à Donald Trump qu'il l'aide à obtenir un règlement financier avec Ryad dans ce dossier.

«Pour le moment, je n'ai pas reçu de réponse»
Hanan Elatr Khashoggi

De fait, la raison d'Etat a relégué le dossier à l'arrière plan. En mai déjà, MBS avait reçu le chef d'Etat américain avec faste, promettant des investissements de 600 milliards de dollars aux Etats-Unis. Mais il n'a pas accédé jusqu'ici à la priorité absolue de Donald Trump: signer les accords d'Abraham, par lequel des pays arabes ont reconnu Israël pendant son premier mandat.

Le président américain répète que le royaume est proche de s'y joindre. Mais la guerre dans la bande de Gaza rend la perspective incertaine. Ryad exige d'abord des progrès vers la création d'un Etat palestinien, dont Israël ne veut pas. Lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté une résolution mentionnant «un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d'Etat».

Se procurer des puces américaines

Mohammed ben Salmane vient pour sa part chercher des garanties américaines de défense, encouragé par l'exemple du Qatar: Doha, après avoir subi des frappes israéliennes, a obtenu un engagement américain à le protéger en cas de nouvelle attaque.

Outre les F-35, dont seul Israël dispose au Moyen-Orient, le royaume veut se procurer des puces américaines sophistiquées et dont l'exportation est sévèrement encadrée. Très dépendant du pétrole, il en a besoin pour développer ses projets d'intelligence artificielle dans le cadre d'un ambitieux programme de transformation économique.

Pour les chasseurs comme pour les puces, Washington devrait réclamer que la Chine, dont les Saoudiens sont proches, ne mette pas la main sur ces technologies sensibles. Les deux hommes devraient par ailleurs partager la volonté de créer un environnement régional propice aux affaires.

Le rôle de Jared Kushner

L'Arabie saoudite s'emploie à calmer les tensions avec l'Iran. Le président a de son côté récemment affirmé que Téhéran entendait dialoguer sur une levée des sanctions américaines. Le prince saoudien a déjà joué un rôle-clé dans la décision de Donald Trump de suspendre les sanctions contre la Syrie, et dans le rapprochement historique avec son nouveau dirigeant, l'ex-jihadiste Ahmad al-Chareh.

Enfin, les relations bilatérales se doublent de contacts familiaux. Le gendre du président, Jared Kushner, médiateur aussi actif qu'informel au Moyen-Orient, a des liens avec Ryad via sa société d'investissement. Et le promoteur saoudien Dar Global vient d'annoncer un nouveau partenariat avec la Trump Organization, gérée par les fils du président.

epa12447364 Jared Kushner, son-in-law of US President Trump, appears on stage during a rally at the so-called 'Hostages Square' outside the Kirya military headquarters in Tel Aviv, Israel, 1 ...
Jared KushnerKeystone

Voix isolée dans un concert de louanges réciproques, Hanan Elatr Khashoggi a émis l'espoir que les Etats-Unis respectent leurs «valeurs» au moment de développer «les liens économiques» avec Ryad et de lui «vendre des armes». (jzs/ats)

Le crash impressionnant d’un avion F-35 en Alaska
Video: watson
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