Quelque part en Floride, Donald Trump coule des jours paisibles. Sa journée type débute par une partie de golf sur ses terres de Mar-a-Lago, avant d'enchaîner, après le déjeuner, par un après-midi de labeur dans son bureau. Courtiser les donateurs, peaufiner un discours, préparer un meeting? Assez peu le style de Trump. Le milliardaire a une manière bien à lui de travailler à son grand «retour en politique».
Selon Bloomberg News, ses séances de travail consistent surtout à «déplorer son manque de couverture par Fox News et d'autres réseaux câblés, se plaindre de sa défaite lors de la réélection de 2020»…
…Mais aussi, et surtout, de «trouver de nouveaux surnoms pour son principal rival politique, le gouverneur de Floride Ron DeSantis».
Nous vous avions déjà parlé de la passion immodérée de Trump pour les surnoms. Parmi les innombrables dont il a déjà affublé Ron DeSantis, mentionnons le surprenant «Ron Meatball» («boulette de viande»), un mix de références à ses origines italiennes et à son léger embonpoint. Toutefois, aussi original soit-il, il semblerait que Trump ne se soit pas montré satisfait de ce petit nom.
Toujours selon Bloomberg, les équipes de l’ancien président auraient passé un certain temps à «essayer de creuser la saleté sur le dossier DeSantis», c'est-à-dire fouiller dans le passé du gouverneur de Floride et de son épouse, pour dénicher des infos peu reluisantes sur son rival potentiel.
On ignore ce que ses sbires ont (ou non) découvert. Le fait est que, depuis quelques jours, Ron DeSantis s'est retrouvé flanqué d'un nouveau sobriquet.
Dans sa langue originale, le qualificatif présente le double avantage de faire référence à la fois à la petite taille de DeSantis et, apparemment, à celle de son pénis.
Comme bon nombre d'entre nous, Donald Trump nourrit une passion soutenue pour les pénis. Ainsi, rappelle Vanity Fair, depuis l'annonce de sa première course à la Maison-Blanche en 2016, le sulfureux homme d'affaires a mentionné ses propres attributs à de nombreuses reprises, devant un public qui n’en demandait pas tant.
Parlons par exemple de ce débat républicain durant lequel l'ancien président a déclaré que ni ses mains, ni «quelque chose d'autre», étaient petites. Avant d'ajouter:
Rappelons également ce coup de fil à l'attachée de presse de la Maison-Blanche de l'époque, Stephanie Grisham, pour «lui assurer que son pénis n'était pas petit ou en forme de crapaud, comme l'avait prétendu la star du porno Stormy Daniels» (une expérience profondément inconfortable que Stephanie Grisham a racontée dans un livre).
Mais revenons-en à ce qui nous intéresse, voulez-vous?
La politique américaine, on le rappelle, a pour coutume de produire de très grands présidents. Selon Washington Post, le dernier élu au poste suprême à mesurer moins d'1 mètre 80 est William McKinley, président entre 1897 à 1901.
Si la taille de très nombreux politiciens américains est répertoriée sur leur page Wikipédia, celle de Ron DeSantis ne figure nulle part dans sa biographie. Interpellé, le Daily Dot a donc recensé les quelques estimations que l'on trouve sur le web. Autant dire que nous ne sommes pas très avancés: en fonction des sources, les chiffres varient entre 155 centimètres et 182 centimètres.
Il faut cependant souligner que le politicien de Floride est régulièrement photographié avec des bottines pourvues de talonnettes, qui le gratifient de quelques centimètres supplémentaires - mais c’est peut-être aussi simplement parce que le républicain a une âme de cowboy.
Petit ou pas petit, là n’est pas tellement la question. On doit surtout se demander si Ron DeSantis est sensible aux piques à répétition de son adversaire politique. Depuis les attaques à la boulette de viande, plusieurs observateurs ont noté que le candidat potentiel à la présidentielle de 2024 affiche une silhouette visiblement amincie.
Holy cow, @GovRonDeSantis looks FIT and ready for combat. Not sure how much weight he’s lost, but his health/appearance is not going to be one of Trump’s punchlines in the debates. pic.twitter.com/LeQLh0mxFx
— Jason Howerton (@jason_howerton) March 6, 2023
Officiellement, Ron DeSantis et son équipe refusent d'entrer sur le ring verbal avec Trump. Il préfère axer sa promo personnelle sur sa politique.
La cible favorite de Trump n'a même pas encore annoncé officiellement sa candidature. Ce ne serait qu'une question de temps. Selon des proches qui se sont confiés au Washington Post, «Tiny D» pourrait se déclarer fin mai ou début juin, après la session législative de Floride.