L'Ohio a rejeté mardi une réforme déterminante pour l'accès à l'avortement dans l'Etat américain. C'est une victoire pour les militants en faveur du droit à l'IVG et un nouvel échec pour les républicains, qui ont récemment enchaîné les revers sur cette question.
Le camp conservateur souhaitait faire adopter une réforme constitutionnelle qui aurait compliqué l'organisation et l'adoption de référendums dans cet Etat du nord du pays, avec la question des interruptions volontaires de grossesse en ligne de mire. Le droit à l'avortement sera en jeu lors d'un scrutin en novembre et les républicains voulaient rendre une victoire du camp pro-IVG bien plus difficile.
Mais les électeurs de l'Ohio se sont prononcés contre la réforme, selon les projections des médias CNN et USA Today. Cet ancien bastion de l'industrie américaine, qui a créé la surprise en votant pour Donald Trump à la présidentielle de 2016.
Illustration de l'intérêt au sujet pour les habitants de cet Etat: plus de 500 000 personnes s'étaient déjà prononcées sur cette réforme constitutionnelle par vote anticipé avant le scrutin mardi. Et cette votation locale a été abondamment couverte par les médias nationaux, qui y voyaient un vote-test important pour les républicains.
La question de l'avortement s'est imposée dans la campagne pour la présidentielle de 2024: le président démocrate Joe Biden rallie les organisations de défense du droit à l'avortement, tandis que certains ténors républicains promettent au contraire une interdiction tous azimuts.
Selon des enquêtes d'opinion récentes, les Américains veulent majoritairement protéger l'accès à l'avortement. L'échec de référendums anti-avortement dans les très conservateurs Etats du Kentucky et du Kansas a montré des nuances jusque dans l'électorat du parti de droite. (ats/jch)