Le ministère américain de la santé a annoncé mercredi qu'il cesserait d'utiliser une substance contenue dans des vaccins depuis longtemps dénoncée par les anti-vaccins. Selon ces derniers, elle causerait l'autisme, une affirmation réfutée par les scientifiques.
Le thimérosal, un conservateur à base de mercure qui empêche la prolifération bactérienne et fongique, a été largement étudié, de nombreuses autorités, dont l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ne trouvant aucune preuve de nocivité.
Cette décision fait suite au vote d'un panel d'experts convoqué le mois dernier par le ministre américain de la santé, Robert Kennedy Jr, qui a approuvé la fin de l'utilisation du thimérosal dans les vaccins contre la grippe pour les adultes, les femmes enceintes et les enfants.
Un grand nombre d'études scientifiques aux Etats-Unis et dans d'autres pays garantissent la sécurité des vaccins contenant du thimérosal, mais les fabricants américains l'ont volontairement retiré de la plupart des vaccins pédiatriques en 2001 par mesure de précaution.
«Avec plus de deux décennies de retard, nous tenons une promesse faite de longue date de protéger nos populations les plus vulnérables contre une exposition inutile au mercure», a déclaré RFK Jr.
«Injecter une quelconque quantité de mercure dans les enfants alors que des alternatives sûres et sans mercure existent défie le bon sens et la responsabilité de santé publique. Aujourd'hui, nous faisons passer la sécurité en premier», a-t-il ajouté.
Bien que cette substance soit maintenant rarement utilisée dans les vaccins aux Etats-Unis, les recommandations du panel avaient alarmé les scientifiques, estimant que des arguments défendus par le mouvement antivaccination sont désormais enracinés dans la politique vaccinale nationale.
Robert Kennedy Jr est connu pour ses positions vaccinosceptiques. Il s'est fait ces dernières années le relais de nombreuses théories du complot sur les vaccins contre le Covid-19 comme sur de prétendus liens entre vaccination et autisme. Depuis son arrivée à la tête du ministère de la santé en février, il a amorcé une profonde refonte des autorités sanitaires. (jzs/ats)