Comme si les confinements induits par le coronavirus ne leur avaient pas suffi, le 14 mars dernier, quinze Français acceptaient de relever le pari fou de la mission «Deep Time». Une expérience scientifique «extrême» lancée par le Human Adaptation Institute leur demandant de vivre confinés, à l'écart du monde, sans en sortir.
Pour cette première mondiale organisée au cœur de la grotte de Lombrive en Ariège, ils étaient sept femmes et sept hommes âgés entre 27 et 50 ans et accompagnés du chef du projet Christian Clot. Avec son équipe de chercheurs, ce dernier a voulu tester les effets de la perte de la notion du temps et de l'espace sur l'être humain. Une idée qui a notamment émergé au vu de la situation sanitaire et de ses différents isolements mondiaux.
Samedi, soit 40 jours plus tard, le groupe de Français a redécouvert la vie. Sous les applaudissements de leurs familles et d'autres visiteurs, ils étaient souriants, mais semblaient étourdis. Selon Jérémy Roumian, directeur des opérations, certains ont cru qu'ils étaient au 31ème ou 32ème jour de l'expérience.
Sourire aux lèvres ! Extra-ordinaire aventure #DeepTime40 pour les 15 personnes participant expérience scientifique #adaptation #confinement dans la grotte #Lombrives @Occitanie
— Agnès Langevine (@Agneslangevine) April 24, 2021
L'annonce fin séjour les a sidéré car le groupe se pensait le 31e cycle soit 9 jours de décalage ! pic.twitter.com/dd6Ss0JXtZ
Les 15 volontaires portaient des lunettes de soleil pour laisser le temps à leurs yeux de s'adapter à une lumière qu'ils n'avaient plus vue depuis des semaines. Une difficulté qui s'est d'ailleurs très vite fait ressentir durant l'expérience. Car comment savoir quand la nuit est tombée et qu'il est donc temps d'aller se coucher? Selon Christian Clot, les volontaires n'ont pas réussi à organiser un rythme commun: «il y a toujours au moins une personne réveillée dans la grotte», explique-t-il dans une vidéo publiée sur YouTube.
Les volontaires vivaient donc à des rythmes différents. Dans une telle situation, difficile de s'organiser ensemble. D'où les nombreuses frictions au sein du groupe.
Le groupe de personne devait composer avec ce que la grotte avait à leur offrir, c'est-à-dire, quasi rien. Si les volontaires avaient assez de nourriture pour les 40 jours, leurs corps devaient continuer à «lutter». La raison: afin de générer leur propre énergie à l'aide d'un pédalo qui alimentait un système de batterie pour l'électricité.
Autre tâche du quotidien, aller chercher l'eau dans les deux lacs du lieu avant de devoir la purifier. Sans oublier les missions scientifiques à mener sur place, comme l'étude des inscriptions murales de la grotte et la faune s'y trouvant. Le tout, entre 10°C et 12°C tous les jours.
Avez-vous déjà pédalé sur la lune ? 🌙✨
— Christian Clot (@ChristianClot) April 14, 2021
Pour produire une partie de l’énergie dédiée aux équipements et matériels scientifiques, l’équipe doit pédaler l’équivalent d’une douzaine d’heure par jour pour satisfaire à ses besoins.
Merci à @RaphaelDomjan et @PlanetSolar#deeptime40 pic.twitter.com/m32L3SMwqw
L'expérience inédite étant désormais terminée, le rapport détaillé des scientifiques sur les conséquences cérébrales et physique de telles difficultés sont désormais très attendues. Notamment pour la recherche militaire, spatiale et tenter de répondre à des questionnements sur les changements climatiques.
(lCI)