Le stade mythique de Wembley est prêt à rugir pour ses héros anglais, privés de titre majeur depuis 55 ans, face à des Italiens très ambitieux et déterminés à jouer les trouble-fête.
Au «pays du football», l'excitation est à son comble, malgré le rebond de l'épidémie de Covid. La sélection des «Three Lions» a pu s'en rendre compte dès samedi, escortée à la sortie de son camp de base par des fans en liesse, agitant leurs drapeaux et hurlant leurs encouragements.
Incredible scenes at Wembley, as England fans line the streets 5 hours ahead of kick off! 🏴 pic.twitter.com/bEGC2NR0vU
— 101 Great Goals (@101greatgoals) July 11, 2021
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England state RIGHT now!😵💫#ENG #ITAENG pic.twitter.com/XPHusNW9ew
«Voir les supporters dans la rue et l'accueil qu'ils nous ont réservé quand nous sommes arrivés à l'hôtel et quand nous avons quitté St George's Park, cela nous montre à quel point le moment est énorme», a apprécié le capitaine Harry Kane, qui rêve de succéder au Portugal de Cristiano Ronaldo au palmarès.
La presse anglaise est, sans surprise, déchaînée: «La fierté de l'Angleterre», titre le Sunday People sur sa Une où apparaissent le sélectionneur Gareth Southgate, ses joueurs et un lion rugissant. «We Kane be heroes» (On peut être des héros) renchérit l'édition dominicale du Mirror en jouant sur le nom d'Harry Kane.
Le capitaine anglais, représenté en général romain, s'affiche aussi en Une du Daily Star avec une injonction: «Tout un pays fier vous regarde les gars, le temps est venu d'entrer dans l'histoire!»
La police de Londres a fortement déconseillé les rassemblements spontanés dans la capitale en raison d'une flambée de cas liée au variant Delta.
Wembley accueillera déjà 65 000 spectateurs, la plus grande foule pour un match au Royaume-Uni depuis le début de la pandémie. Pour ceux qui n'ont pas pu avoir de billets, certaines villes d'Angleterre ont mis en place des fanzones, comme à Trafalgar Square, à Londres. Et de nombreux supporters ont d'ores et déjà prévu de voir le match dans un pub, avec des amis.
«L'UEFA n'a pas particulièrement poussé pour monter la jauge de Wembley», relève Ronan Evain, coordinateur du réseau Football Supporters Europe (FSE). «En revanche, ils ne sont pas contre. Cela apporte des revenus de billetterie en plus, cela permet de commercialiser des billets d'hospitalité en plus, donc ils sont preneurs. Mais la responsabilité et la décision finale reviennent au gouvernement britannique.»
«Ce n'est pas tant la finale le problème», relève l'épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale à l'université de Genève, dans la mesure où les «manifestations assez denses» type carnavals ou festivals n'ont «jamais été tellement l'objet de clusters identifiés après.
En revanche, les gens viennent dans des transports bondés, très peu sécurisés, ils sont logés sur place, ils vont dans des bars, faire la fête, ils vont avoir des interactions joyeuses ou au contraire noyer leurs larmes. La troisième mi-temps sera probablement une source d'infections», prévient-il.