Les juges n’en revenaient pas. A lire le compte-rendu de Coralie Florentin, journaliste à L’Est Républicain, le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc n’oubliera pas de si tôt ce procès. Il y a quelques jours, un sexagénaire était jugé pour «exhibition, agression sexuelle et harcèlement moral». Mais cette accusation ne reflète en rien l’excentricité de ses actes, qui se sont déroulés d’avril 2017 à avril 2023, dans une entreprise du département de la Meuse.
Du jour au lendemain, et après vingt ans de boîte, ce salarié a commencé à semer le chaos dans la vie de ses collègues. Jugez plutôt:
Interrogé par les juges sur ses motivations, l’homme se bornait à évoquer «des jeux entre collègues» et des «défis». Les employés, eux, n’en pouvaient plus, au point que «plus personne n’osait amener de la nourriture au travail», dira l’un des témoins.
Sans compter que «les exhibitions et moqueries envers le salarié en situation de handicap sont devenues monnaie courante». Prenait-il du plaisir sexuel à infliger des années de harcèlement à son entourage professionnel? «Non, c’était juste drôle», lit-on encore dans L’Est Républicain.
Malgré des troubles de bipolarité qui auraient été détectés il y a plus de trente ans, le sexagénaire ne présente pas de «pathologie psychiatrique», hormis «une tendance à l’exhibitionnisme». Le 5 février, il sera condamné à douze mois de prison ferme, «aménagés en détention à domicile sous surveillance électronique», agrémenté d’un suivi sociojudiciaire pendant 5 ans.
(fv)