Si vous avez eu la chance de naître avant 1992, il est probable que vous n'ayez pas oublié la couverture iconique du Daily Mirror du 20 août. Une Une qui avait manqué de faire s'étouffer la Reine et sa famille aussi sûrement qu'un shortbread trop sec. Sinon, voilà pour les faits: alors fraîchement séparée du prince Andrew, le fils adoré de la reine Elizabeth, sa femme Fergie était surprise en pleine séance de bronzage et léchage d'orteils par son amant, un conseiller financier millionnaire texan.
Trente ans plus tard, ledit conseiller financier/lécheur d'orteil, est sorti de l'ombre pour une longue interview au Daily Mail, publiée en «exclusivité mondiale» ce dimanche. John Bryan, de son nom complet, tient d'emblée à mettre les point sur les i:
D'abord, parce que:
De deux, parce que ces photographies ont été totalement sorties de leur contexte, selon l'homme d'affaires, qui s'est confié au média britannique depuis ses somptueux bureaux de Los Angeles.
En effet, le couple, qui s'était rencontré quelques mois plus tôt par l'intermédiaire d'amis communs à Londres, n'était pas en train de faire mumuse tout seul dans la piscine. La femme séparée du prince Andrew et son amant multimillionnaire étaient accompagnés des deux filles de Fergie, les princesses Beatrice et Eugenie, âgée de quatre et deux ans.
«Les filles étaient minuscules. Nous étions au bord de la piscine et j'entraînais les enfants à nager», détaille l'Américain.
Quant le journaliste lui fait remarquer que Fergie était seins nus, John Bryan s'agace:
«Nous étions en privé – du moins, le pensions-nous». En effet, pendant que tout le monde s'amuse, un paparazzi, armé d'un téléobjectif, parvient à se faufiler dans les sous-bois qui entourent la propriété.
Après avoir déclenché une guerre d'enchères d'ampleur mondiale, les photographies seront finalement acquises pour la somme de 8 millions de livres par le Mirror. John Bryan tente d'empêcher leur publication. En vain. «C'est là que le cauchemar a commencé», confie-t-il.
Lorsque les clichés sont publiés, John Bryan est à Londres, Fergie et ses filles au château de Balmoral, en compagnie du prince Andrew et de la famille royale.
«Mon assistant est allé chercher le journal et ma première réaction quand je les ai vues a été le soulagement. J'ai pensé, wow, ce sont de belles photos». Son soulagement sera de courte durée: «Puis j'ai commencé à lire l'histoire et c'était un récit tordu, malade et fabriqué».
En disgrâce, la duchesse Fergie quitte immédiatement Balmoral. On dit que le prince Philip aurait été si furieux qu'il lui aurait interdit se se présenter à des événements royaux.
Trente ans plus tard, John Bryan ne décolère pas. «Les couteaux étaient sortis pour Sarah au Palais. (...) A mon avis, ma demande d'injonction a échoué devant la Haute Cour en raison d'un manque de soutien du palais de Buckingham. Ils auraient dû faire leur travail et auraient dû la soutenir.»
Après le divorce officiel avec Andrew, en 1996, Fergie a été dépouillée du titre d'Altesse Royale.
Evidemment, The Crown n'allait pas passer à côté d'un tel épisode, qui fait l'objet d'un intermède rigolo dans la série. Mais au fait, comment son protagoniste historique juge-t-il la version scénarisée?
Son résumé tient en deux mots: «Fabrication totale.»
«Evidemment que ça ne s'est pas passé comme ça», lâche John Bryan au Daily Mail en roulant des yeux.
Quoi qu'il en soit, on doit à la production de Netflix d'avoir enfin poussé l'amant à rompre son long silence: «J'ai tout laissé tomber pendant des décennies. Maintenant, toutes les faussetés se répètent à nouveau. J'ai attendu si longtemps. Maintenant, j'aimerais avoir le dernier mot».