Le procureur général avait saisi la Cour suprême texane pour faire suspendre une décision de justice rendue jeudi. Celle-ci autorisait une femme de 31 ans à interrompre sa grossesse, qui menaçait sa fertilité et sa vie. C'est une décision peu commune dans cet état qui interdit l'avortement sauf très rares exceptions. Le Texas a une des législations les plus strictes en la matière aux Etats-Unis.
«Sans tenir compte du fond, la Cour suspend administrativement la décision du tribunal de district» qui permettait à cette personne d'avorter, a expliqué le Centre pour les droits reproductifs (CRR) qui représente la jeune femme devant la justice. Le CRR a diffusé une copie de la décision du tribunal. Celui-ci a néanmoins indiqué que la requête resterait devant la Cour pour examen.
«Bien que nous espérons toujours que la Cour rejettera en fin de compte la demande de l'Etat et qu'elle le fera rapidement», explique l'avocate principale du CRR. Elle dit craindre que la décision de justice, reportée, soit synonyme de refus. «Il s'agit de soins médicaux urgents. La personne en question est déjà enceinte de 20 semaines. C'est la raison pour laquelle les gens ne devraient pas supplier (d'obtenir) des soins médicaux devant un tribunal», a-t-elle déclaré.
À l'été 2022, la Cour suprême des Etats-Unis avait cassé son arrêt «Roe v. Wade», qui garantissait depuis un demi-siècle le droit fédéral des Américaines à interrompre leur grossesse. Depuis, une vingtaine d'Etats ont interdit l'avortement ou l'ont très fortement restreint, comme le Texas, qui n'autorise les IVG qu'en cas de danger de mort ou de risque de grave handicap pour la mère. (vz/ats)