Les négociations entre Israël, soutenu par les Etats-Unis, et le mouvement islamiste palestinien Hamas sont au point mort. Le président américain Donald Trump a déclaré:
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a annoncé, après l'échec des négociations, «étudier d'autres options pour ramener» les otages et «mettre fin au règne terroriste du Hamas». Le mouvement islamiste a, lui, accusé l'émissaire américain Steve Witkoff de revirement pour «servir l'intérêt d'Israël».
Celui-ci a acté jeudi l'échec des pourparlers menés pendant plus de deux semaines à Doha entre Israël et le Hamas par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte. Il a, comme Benjamin Netanyahou, retiré ses négociateurs en mettant en cause la bonne foi du Hamas.
«Les déclarations négatives de Witkoff vont complètement à l'encontre du contexte dans lequel se sont déroulées les négociations et il le sait parfaitement», a déclaré Bassem Naïm, un haut responsable du Hamas.
Dans ce contexte d'accusations réciproques, un responsable israélien a annoncé la reprise prochaine de largages d'aides à Gaza, plongée dans un désastre humanitaire et où des organisations internationales ont alerté sur une flambée de la malnutrition infantile.
Les bombardements israéliens sur Gaza ont entretemps continué, la Défense civile locale faisant état de 89 morts ces dernières 24 heures.
Le Hamas a indiqué jeudi avoir répondu à une offre de trêve de 60 jours assortie d'un échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens, en proposant des amendements aux clauses sur l'entrée de l'aide humanitaire, des cartes des zones de Gaza d'où l'armée israélienne devrait se retirer et sur des garanties sur la fin de la guerre.
Israël, qui refuse de donner de telles garanties, veut démanteler le Hamas, le chasser de Gaza et prendre le contrôle du territoire, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007. Début mars, Israël a interdit l'entrée des aides à Gaza, avant d'autoriser fin mai, l'acheminement de quantités très limitées, entraînant de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant, et suscitant des critiques croissantes sur l'aggravation de la faim.
Début 2024, plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, et arabes ont participé à des largages d'aides sur Gaza. Mais l'acheminement d'aide par les airs ne peut se substituer aux routes terrestres, avaient à l'époque insisté l'Onu et de nombreux pays.
Selon Médecins sans frontières (MSF), un quart des enfants âgés de six mois à cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes examinés la semaine dernière dans les installations de l'ONG à Gaza souffrent de malnutrition. «L'utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes a atteint des niveaux sans précédent.»
«Les enfants pleurent, ils ont faim, ils veulent manger», a déclaré à l'hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de Gaza, Fatima al-Shawaf, qui a perdu un proche tué en attendant de l'aide.
Philippe Lazzarini, responsable de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a affirmé que «la famine commence à s'installer silencieusement à Gaza». «Plus de 100 personnes, pour la grande majorité des enfants, seraient déjà mortes de faim.» «On ne peut plus accepter massacres et famine» à Gaza, a affirmé le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a par ailleurs fustigé vendredi le manque d'«humanité» et de «compassion» pour les Palestiniens de la bande de Gaza. Cette dernière traverse non seulement une crise humanitaire mais «une crise morale qui défie la conscience mondiale».
«Depuis le début, j'ai condamné de façon répétée les horribles attaques du Hamas du 7-Octobre», a-t-il déclaré lors d'une intervention par vidéo lors de l'assemblée d'Amnesty International, avant de continuer:
(ats/acu)