La Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, s'est alarmée vendredi d'un «usage excessif de la force» envers les manifestants contre la réforme des retraites. Elle a appelé la France à respecter le droit de manifester.
«Des incidents violents ont eu lieu, parmi lesquels certains ont visé les forces de l'ordre», a déclaré la Commissaire dans un communiqué.
Ces derniers jours, des syndicats d'avocats, de magistrats et des politiques de gauche ont dénoncé des violences policières lors des manifestations contre la réforme des retraites.
L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a appelé vendredi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à «mettre fin aux violences policières contre les journalistes».
Iran? No, France. Macron's police beat a defenseless and peaceful woman. pic.twitter.com/NxXShmhnoI
— RadioGenova (@RadioGenova) March 16, 2023
Dunja Mijatovic s'est par ailleurs inquiétée de l'interpellation et du placement en garde à vue de certains manifestants et de personnes se trouvant aux abords des manifestations, s'interrogeant sur «la nécessité et la proportionnalité des mesures dont elles ont fait l'objet».
Le ministre avait déclaré mardi que la participation à une «manifestation non déclarée» constitue un «délit» qui «mérite» une «interpellation».
Gérald Darmanin a annoncé par ailleurs vendredi l'ouverture de 11 enquêtes judiciaires sur des violences policières présumées depuis une semaine dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.
Emmanuel Macron s'est dit vendredi «à disposition de l'intersyndicale» pour discuter des questions liées au travail, mais sans remettre en cause sa réforme des retraites. Le chef de l'État ne veut pas d'un «pays à l'arrêt» et entend «continuer à avancer».
Au lendemain d'une nouvelle journée de mobilisation marquée par un regain de violences, le patron de la CFDT Laurent Berger a appelé le président de la République à mettre «en pause» pendant six mois le projet phare de son second quinquennat pour «apaiser les choses».
Depuis Bruxelles, où il assistait à un Conseil européen, Emmanuel Macron n'a pas accédé à cette demande.
Retraites: Emmanuel Macron "reste à disposition de l'intersyndicale" après la décision du Conseil constitutionnel pic.twitter.com/yhFPtnl51F
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«J'ai indiqué notre disponibilité à avancer sur des sujets comme l'usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions, l'évolution des carrières, les conditions de travail, les rémunérations dans certaines branches», a-t-il déclaré. «Et donc je suis à la disposition de l'intersyndicale si elle souhaite venir me rencontrer pour avancer sur tous ces sujets».
(ats)