Le juge Richard Berman a estimé que le gouvernement n'avait pas démontré qu'il existait des circonstances particulières qui justifieraient la divulgation des documents émanant du grand jury, normalement tenus secrets.
Sous la pression d'une partie de son camp, qui l'accuse de vouloir étouffer cette affaire embarrassante, Donald Trump avait demandé en juillet la publication des témoignages «pertinents» de la procédure judiciaire concernant Jeffrey Epstein. L'ancien ami des stars et des puissants a été retrouvé pendu dans sa cellule à New York en 2019 avant son procès pour trafic sexuel de mineures.
Sa mort alimente nombre de théories non vérifiées selon lesquelles il aurait été assassiné pour empêcher des révélations impliquant des personnalités de premier plan.
M. Berman a par ailleurs fait remarquer que le gouvernement détenait une multitude de documents liés à l'affaire. L'administration Trump avait promis de les publier, avant d'y renoncer en juillet, le FBI et le ministère de la Justice ayant établi que le financier s'est bien suicidé et qu'il n'existait pas de preuve de l'existence d'une liste secrète de clients ou d'un chantage envers certaines personnalités.
«Les 100'000 pages de dossiers et documents sur Epstein que détient le gouvernement surpassent largement les quelque 70 pages issues du grand jury», a dit le juge, en référence au collectif de citoyens investi de pouvoirs d'enquête qui est intervenu au cours de la procédure judiciaire.
«Le gouvernement est la partie la plus à même de procéder à une divulgation complète au public du dossier Epstein», a ajouté le magistrat. Il a estimé que la demande de l'administration de publier les témoignages recueillis par le grand jury «semblait constituer une 'diversion'».
Le juge a également souligné que la levée du secret sur ces documents pourrait menacer la sécurité et la vie privée des plus d'un millier de victimes dans cette affaire.
Cette décision est intervenue un peu plus d'une semaine après qu'un autre juge fédéral a rejeté la demande du ministère de la Justice de rendre publics certains documents de la procédure pénale à l'encontre de la complice d'Epstein, Ghislaine Maxwell, estimant qu'il n'y avait rien de nouveau à en tirer. (sda/ats/afp)