Abdalmasih H. refuse toujours d'expliquer son geste. Selon BFM TV, l'assaillant a quitté le commissariat attaché à un fauteuil roulant, car il refusait de sortir de la cellule, de marcher et se laissait même tomber de sa chaise. En somme, l'enquête piétine et plusieurs zones d'ombres subsistent. Où en est donc l'affaire?
S'il a d'abord été décrit comme «agité», tenant des propos incohérents et se roulant par terre, Abdalmasih H. a finalement choisi le silence. En effet, il refuse toujours d'adresser la parole aux enquêteurs. «Pas une seule ligne d'audition», rapporte d'ailleurs l'un d'eux au média français.
La seule personne à qui il a accepté de parler a été le médecin psychiatre. Mais l'espoir s'est vite envolé, car Abdalmasih H. n'a rien dit sur les raisons qui l'ont poussé à faire l'impardonnable jeudi dernier.
Les enquêteurs espèrent toujours accéder à son smartphone. Peut-être parlera-t-il à sa place? Il faudrait d'abord que les autorités parviennent à le déverrouiller. Abdalmasih H. refusant évidemment de donner son code d'accès à son Iphone, l'appareil reste inaccessible.
L'entreprise Apple, dont la politique concernant le chiffrement des données empêche d'accéder au téléphone – et ce même dans un cas d'enquête policière – a les mains liées. Le téléphone a donc été envoyé au laboratoire de police scientifique, où des ordinateurs tentent tant bien que mal de le déverrouiller.
L'homme étant un sans-abri depuis son arrivée à Annecy, aucune perquisition n'a pu être réalisée. Dans le squat où il «vivait» (une allée d'immeuble), aucune information jugée utile à l'enquête n'a été retrouvée par la police.
Les images de vidéosurveillance montrent l'errance d'Abdalmasih H. aux abords de la ville sur plusieurs jours. Fait étonnant, voire déconcertant, il a été vu en train de se raser les parties intimes dans le lac, selon les témoignages recueillis par les autorités.
«Il était tout calme, des fois, il était tout timide, des fois tout énervé, souvent plus énervé que timide», a déclaré un sans-abri qui l'a longtemps côtoyé. Mais selon plusieurs habitants et commerçants de la ville, il ne s'est jamais montré menaçant.
Ce que l'on sait déjà, c'est qu'il a obtenu le statut de réfugié en Suède, où il s'est marié et où vit toujours son ex-femme et son enfant de trois ans. Sa femme devrait d'ailleurs être auditionnée prochainement, précise BFM TV.
En revanche, on ignore toujours quand Abdalmasih H. est arrivé à Annecy. Seule certitude: il est arrivé en Haute-Savoie après s'est vu refuser le statut de réfugié en Suisse et en Italie l'an dernier.
Pour tenter de mieux comprendre son profil et surtout ses motivations, la police a demandé l'aide d'autres pays. Ainsi, ils ont découvert qu'il s'est rendu aux Etats-Unis et au Mexique il y a plusieurs années. Les raisons de ces brefs passages restent floues.
(sia)