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Attaque au couteau à Annecy: Qui est le «héros au sac à dos»?

«Je n’ai pas réfléchi, j’ai foncé»: qui est le héros au sac à dos?

Un «héros», si ce n'est un «ange». L'identité du jeune homme de 24 ans qui s'est interposé entre l'agresseur d'Annecy et ses jeunes victimes a été dévoilée.
10.06.2023, 15:1208.08.2023, 11:06
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Lorsqu'il ouvre les yeux, ce jeudi matin, Henri, 24 ans, est loin de se douter que son destin est sur le point de basculer. Il prend encore le temps de savourer le soleil et ses rayons sur le lac brillant d'Annecy, dont il partage une photo avec ses abonnés, dans une story Facebook.

Moins d'une heure plus tard, un homme de 31 ans se jette à l'assaut de bébés, dans un parc de jeux.

Un geste «héroïque»

Sur les images de l'attaque, les internautes ne tardent pas à saluer la bravoure de ce personnage vêtu de noir, encombré par deux sacs à dos: Henri.

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Alors que l’agresseur tente de s’en prendre à une femme et à son enfant en landau, l'homme au sac à dos s'interpose.

«J’ai cru que c’était un vol à l’arraché. J’ai compris très vite que c’était une véritable attaque. Je n’ai pas réfléchi, j’ai foncé. Après, c’est très vague dans ma tête»
Henri, vendredi matin, sur CNews.

La lame passe tout près de lui, sans le toucher. Muni seulement de son plus petit sac à dos, Henri esquive les coups. Il échoue à maîtriser l'assaillant, mais son initiative permet au moins de le déstabiliser.

L'homme au couteau quitte la place de jeux et s’élance sur une vaste aire de gazon, un peu plus loin. Henri ne lâche pas l'affaire. Il se débarrasse de son encombrant sac de randonnée pour se jeter à la poursuite de l'agresseur, jusqu'à l'intervention de la police.

«Tout ça est très instinctif, presque animal. Je ne voulais pas qu’il blesse d’autres personnes. Quand le stress est retombé, on se rend compte que ça aurait pu être très dangereux», témoigne Henri à  ...
«Tout ça est très instinctif, presque animal. Je ne voulais pas qu’il blesse d’autres personnes. Quand le stress est retombé, on se rend compte que ça aurait pu être très dangereux», témoigne Henri à la télévision, vendredi matin.

Sur la route du sang

«Ce que je sais, c’est que je n’étais pas là par hasard, sur mon chemin des cathédrales. J’ai agi instinctivement»
Henri, vendredi matin, sur CNews.

Deux mois et demi plus tôt, son diplôme de philosophie et un master en management en poche, le jeune homme a pris sa décision: associer la marche à sa passion pour les cathédrales, et partir.

Un projet qui mijote dans sa tête depuis longtemps. Plus exactement, depuis quatre ans, lorsque le clocher de la cathédrale Notre-Dame s'est effondré dans un incendie dévastateur. Sac à dos de 17 kilos sur les épaules, Henri entame un long périple de neuf mois, qui doit le conduire à travers toute l'Europe, à la rencontre de ses monuments.

Un pèlerinage 2.0 qu'il documente sur son site internet et les réseaux sociaux, TikTok, Instagram et Facebook. Après Avignon, Marseille, Monaco, ou encore Grenoble, il a posé son sac à dos à Annecy, quelques jours plus tôt.

Un pèlerin du 21e siècle.
Un pèlerin du 21e siècle.image: facebook

«J'ai décidé de loger chez l'habitant en toquant aux portes des endroits où je me trouve. Il s'agit de vivre l’aventure à fond», explique-t-il, une semaine avant l'attaque, au Dauphiné Libéré. «Cette démarche interpelle, car elle oblige à un certain abandon et force à s’ouvrir à tout le monde. Les rencontres n'en sont que plus belles.»

Voit-il dans son intervention héroïque du parc d'Annecy, un signe divin?

«Je ne sais pas. J’étais là à ce moment-là. J’ai agi en étant complètement poussé intérieurement, j’ai ressenti une grande force, une poussée d’adrénaline. Moi, je considère que je n’étais pas là par hasard»
Henri, vendredi matin, sur CNews.

Dans la foulée de son intervention héroïque, le «héros au sac à dos», comme on le surnomme déjà dans les médias et sur les réseaux sociaux, est conduit à la préfecture. «Priez pour les enfants, moi, je vais bien», écrit-il dans une dernière story, avant trois heures de déposition éprouvantes.

Comment a-t-il dormi? l'interroge un journaliste de CNews, à l'occasion d'une interview vendredi matin. «Avec un bon somnifère», rétorque le jeune pèlerin.

Désormais, l'amoureux des cathédrales va prendre le temps de se reposer, de décanter cette histoire, avant de repartir vers le Nord.

Avant cela, il doit rencontrer Emmanuel Macron, venu à Annecy pour se rendre au chevet des victimes. «Le Président et son épouse souhaitaient pouvoir rencontrer l'ensemble des personnes qui à Annecy ont contribué à apporter aide et soutien aux victimes et à leurs familles. Il en fait bien évidemment partie», a indiqué l'Elysée dans un communiqué.

«Chaque Français a rendez-vous avec son destin, au pied de sa cathédrale», écrivait Henri dans un post Facebook, en avril dernier. Ce 8 juin 2023, il a rencontré le sien. (mbr)

Tous les héros ne portent pas de cape
Video: watson
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