«Je sais que ça apparaît vide, mais on est complet.»
«Bonjour c'est pour un testing. On voulait savoir si vous laissiez entrer les personnes de couleurs?» Non, les militants français de l'association SOS racisme ne se sont pas présentés de la sorte. Mais dans une vidéo choque, ils dévoilent une face non reluisante de certaines plages privées situées sur la Côte d'Azur. La pratique de la discrimination. On vous explique tout.
La méthode employée par l'association SOS Racisme s'appelle le testing et il est régulièrement utilisé depuis les années 1990. Dans la vidéo, Aurore Barbier, chargée de projet chez SOS racisme explique à son équipe qu'ils vont être envoyés par couple pour chercher une place sur une plage privée de Juan-les-Pins.
Lorsque des couples de personnes noires ou maghrébines se présentent à l'entrée des plages, les employés leur indiquent que l'endroit affiche complet. Mais lorsque c'est le tour d'un couple de personnes blanches, les établissements trouvent étonnamment une place libre et leur proposent des transats.
Plus facile d’obtenir un transat sur les plages privées de la Côte d’Azur quand on est blanc, que quand on est une personne racisée. C’est ce qu’ont prouvé des militants de SOS racisme, lors d’un testing le 30 juillet à Juan-les-Pins.
— Loopsider (@Loopsidernews) August 9, 2022
Nous les avons suivis en caméra cachée. pic.twitter.com/AyWWZo3NQF
Ces comportements que l'association a qualifiés de discriminatoires ont tous été filmés en caméra cachée et diffusés sur le média Loopsider. Aurore Barbier, chargée de projet chez SOS Racisme explique:
L'organisatrice du testing grandeur nature ajoute:
Sur le plateau de BFMTV, l'association SOS Racisme a indiqué vouloir déposer une plainte envers deux établissements de Juan-les-Pins pour pratiques discriminatoires et interpeller les préfectures concernant les plagistes qui se trouvent sur plages publiques.
Interrogé par BFMTV, l'une des plages mises en cause dans la vidéo de SOS racisme ne souhaite pas faire de commentaires, mais ajoute toutefois que:
L'autre plage épinglée refuse de s'exprimer toujours selon BFMTV. L'établissement estime que la vidéo est biaisée et qu'il n'y a pas de refus d'accès dans leur enseigne.
La ministre française, Isabelle Rome, en charge de la Diversité et de l’Égalité des chances a déclaré auprès du Huffingtonpost:
Elle ajoute que le gouvernement est «déterminé à enrayer la discrimination liée aux origines ».
Quant à l'association SOS Racisme, elle précise que sa démarche ne vise pas à incriminer le métier de plagiste, mais à dénoncer les établissements qui pratiquent la discrimination.