Les réactions politiques s'enchaînent depuis l'article explosif du Monde et de 42 autres médias partenaires sur les méthodes brutales, si ce n'est carrément illégales, de la plateforme de transports Uber. Côté français, c'est plus particulièrement le «deal» secret entre l'entreprise américaine et Emmanuel Macron qui suscite un tollé général.
Les réactions ont été les plus nombreuses du côté gauche de l'échiquier politique. Dimanche soir, après la publication de l'article, les voix critiques n'ont pas mâché leurs mots pour dénoncer tous azimuts:
Pour la gauche de la gauche, ces révélations apportent une nouvelle preuve de l’influence exercée par le grand capital sur le gouvernement actuel. Il est vrai qu'on retrouve ici pas mal des ingrédients du fameux «McKinsey Gate», qui avait déjà ébranlé la macronie il y a quelques mois.
Du côté de l'extrême-droite, quoique plus mesurée, on s'est également fait un plaisir de se joindre à ce choeur de critiques. C'est le cas du président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella. Lequel a jugé que «le parcours d'Emmanuel Macron a une cohérence, un fil rouge: servir des intérêts privés, souvent étrangers, avant les intérêts nationaux». Quant au président délégué du groupe parlementaire de Marine Le Pen, Jean-Philippe Tanguy, il a fustigé, lors d’une conférence de presse, ces révélations qui confirment qu’Emmanuel Macron serait le «représentant d’une oligarchie affairiste». Bref, le parti tient là son «scandale» de l’été, note Le Figaro.
Lundi, le député de gauche Alexis Corbière a réclamé l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire à l’Assemblée nationale, pour faire toute la lumière sur ces «liens privilégiés». Il compte interpeller le gouvernement, mardi, sur ce sujet, lors de la prochaine séance de questions au gouvernement.
En face, Emmanuel Macron demeure muet – tandis que les macronistes font bloc autour de lui, dénonçant un faux procès, «une pseudo-affaire qui repose sur un dossier vide» (Guillaume Kasbarian, président de la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale, cité par Le Monde). Quoi qu'il en soit, l'affaire tombe mal, entre l'absence de majorité absolue du parti présidentiel à l'Assemblée et un contexte politique déjà extrêmement tendu. (mbr)