L'Assemblée nationale a adopté par 270 voix contre 265 une motion de rejet préalable au projet de loi immigration, avec les voix de la gauche, des LR et du RN, infligeant une très lourde défaite politique au gouvernement.
La motion était défendue par le groupe écologiste. Son adoption entraîne l'interruption de l'examen du texte avant même que ne soient abordés les articles au fond.
Le gouvernement peut choisir désormais de laisser le texte poursuivre son parcours législatif au Sénat ou en commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs, ou décider de l'abandonner.
La gauche et le RN ont salué debout dans l'hémicycle l'adoption de la motion de rejet, des députés de gauche appelant à la démission du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Ce rejet est aussi un camouflet pour ce dernier, qui a fait le pari de trouver un chemin, notamment avec la droite, pour faire passer son texte à l'Assemblée nationale, après son adoption au Sénat dans une version fortement durcie.
Si le soutien de la gauche à la motion de rejet était acquis, les LR et le RN ont fait planer le suspense tout au long de la journée.
«Votre gouvernement a laissé piétiner en commission le texte de fermeté du Sénat», a lancé au ministre le patron du groupe LR Olivier Marleix.
Au Parti socialiste, le premier secrétaire Olivier Faure a estimé que Gérald Darmanin était «désavoué» et devait en «tirer les conclusions».
Certains observateurs estiment cependant qu'il s'agit là d'un faux calcul de la droite. Car son électorat était favorable au texte, selon des sondages. (ats/jch)