La France devrait avoir un gouvernement «avant dimanche», a fait savoir jeudi soir le premier ministre Michel Barnier. Il a soumis au président Emmanuel Macron une liste de 38 ministres.
Issu de la droite, l'ancien commissaire européen, nommé le 5 septembre, a donné un coup d'accélérateur à la formation de son équipe et aux efforts de résolution de la longue crise politique créée par la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin dernier.
Le nouveau premier ministre s'est entretenu pendant cinquante minutes jeudi soir au palais de l'Elysée avec le chef de l'Etat français pour proposer son gouvernement:
Auparavant, Michel Barnier avait exposé jeudi après-midi ses propositions aux forces politiques de la droite et du centre susceptibles de participer à son futur gouvernement. Mais il n'a alors divulgué aucun nom.
Le chef des députés Les Républicains (droite traditionnelle) Laurent Wauquiez a pris les devants en annonçant lui-même devant ses troupes qu'il avait refusé le portefeuille des Finances. En revanche, son homologue au Sénat Bruno Retailleau, devrait être proposé pour le ministère de l'Intérieur, selon des sources du parti et de l'ex-majorité.
Du côté des «macronistes», le ministre MoDem (centre) démissionnaire des Affaires européennes Jean-Noël Barrot va être proposé pour les Affaires étrangères, tandis que le ministre des Armées Sébastien Lecornu devrait être reconduit, selon un responsable du bloc central.
A la recherche d'un difficile équilibre gouvernemental, il a dit envisager un gouvernement de 38 ministres, parmi lesquels sept membres du parti de Macron, trois issus de la droite (Les Républicains), deux centristes (MoDem), un Horizons ou encore un UDI (partis de centre-droit), a rapporté le chef de file des députés «macronistes», Gabriel Attal, aux élus de son groupe.
Alors qu'il peine à trouver des personnalités de gauche, auprès desquelles il a essuyé plusieurs refus, seul un «divers gauche» figurerait parmi ces ministres de plein exercice.
Le chef de Matignon a apporté jeudi des clarifications sur les sujets qui avaient nourri des tensions avec ses partenaires. Le chef du gouvernement a par exemple affirmé qu'il n'augmenterait pas les impôts pour les classes moyennes, selon plusieurs participants.
Emmanuel Macron, qui assure ne pas vouloir intervenir dans la composition du gouvernement, avait déjà reçu Michel Barnier mardi puis encore mercredi. Selon les récits qui filtrent, leur déjeuner de mardi se serait mal passé. (ats/afp)