Trop c'est trop. Emmanuel Macron a dénoncé lundi «le cynisme moral et politique» de Vladimir Poutine. Lequel a proposé des couloirs humanitaires aux habitants de plusieurs villes d'Ukraine pour «les amener en Russie».
Ce qui est nécessaire, «ce ne sont pas simplement des couloirs, qui sont tout de suite menacés, ce n'est pas ce discours hypocrite qui consiste à dire: 'On va aller protéger les gens pour les amener en Russie'», a déclaré le président dans une interview à la chaine française LCI. Il a ajouté:
«La Russie plaide pour faire des couloirs humanitaires vers la Russie» mais:
Il complète en affirmant que c'est: «un artefact de communication que je réprouve».
Lundi, Kiev a refusé les couloirs humanitaires vers le Bélarus et la Russie proposés par Moscou pour l'évacuation des civils des villes ukrainiennes de Kharkhiv, Kiev, Marioupol et Soumy, en proie à de violents combats.
Notant que la situation «s'aggrave chaque jour» en Ukraine, Emmanuel Macron a insisté qu'il fallait «faire stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants» et a assuré que la France et ses alliés vont «continuer de mettre la pression diplomatique pour que cette guerre s'arrête au plus vite».
L'une des priorités est de «nous mobiliser pour accueillir les Ukrainiens qui fuient la guerre» car «c'est notre devoir (...) nos valeurs», a-t-il ajouté, en remerciant notamment les collectivités locales souhaitant les recevoir.
«Il ne faut pas tomber dans les pièges» tendus par la Russie, a averti, pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
«Nous avons sur les sièges initiés par les forces armées russes, une sinistre expérience», a-t-il rappelé, faisant notamment allusion aux conflits en Syrie ou en Tchétchénie.
Selon lui, c'est sans arrêt: «le même scénario». «Je me demande si dans les écoles de guerre russes, il n'y a pas des cours pour expliquer bombardements, corridors, négociations, rupture, 'on recommence' (...), ça fait froid dans le dos», a poursuivi le ministre français.
«Il y a un principe, c'est l'accès libre, humanitaire, partout», a poursuivi Le Drian, dénonçant les «conditions de négociation-soumission» du président Poutine.
Mardi, le président français prévoit d'échanger, en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz, avec le président chinois Xi Jiping. Pékin s'est dit «disposé» à participer, «le moment venu», à une médiation internationale pour mettre fin à la guerre.
Jeudi et vendredi, Macron accueillera, à Versailles, un sommet européen dont l'objectif sera de discuter des moyens de rendre l'Europe «plus forte et plus souveraine» afin, notamment dans la défense, de «moins dépendre des non-Européens». (mbr/ats)