Les faits remontent à 2014. Alors qu'il s'en prenait à des artistes engagés contre l'extrême droite, dont le chanteur et acteur Patrick Bruel, d'origine juive, l'ex-leader d'extrême droite Jean-Marie Le Pen avait déclaré dans une vidéo: «Ecoutez, on fera une fournée la prochaine fois!».
Le tribunal correctionnel de Paris a reconnu que ces propos avaient pour cible la communauté juive, car «le mot fournée» renvoyait à «l'image quand bien même symbolique du processus d'extermination systématique des Juifs d'Europe», a expliqué la présidente du tribunal.
Cependant, le tribunal a jugé qu'il s'agissait, non pas d'un appel à la discrimination et à la violence, mais d'«une jubilation pour faire un bon mot face à un auditoire acquis» à Jean-Marie Le Pen. L'ex-candidat à l'élection présidentielle, âgé de 93 ans, n'était pas présent à l'énoncé du jugement.
Mais Jean-Marie Le Pen a aussitôt déclaré à l'Agence France-presse (AFP): «Les faits l'ont emporté sur la malveillance. Je me réjouis que dans cette affaire qui était évidente, le tribunal a jugé suivant le droit».
Lors du procès, le ministère public avait considéré que les propos de Jean-Marie Le Pen constituaient une «grave faute morale», mais n'avait pas présenté de réquisitions. Son coprévenu Jean-François Jalkh, ex-directeur de publication du site internet du Front National (FN), a lui aussi été relaxé. (ats)