Lundi en début d'après-midi, des paysans de la région parisienne et du nord de la France «entament un siège de la capitale pour une durée indéterminée», ont prévenu samedi soir les syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs, organisations majoritaires de la profession au niveau national.
Le gouvernement a annoncé dimanche soir la présence de 15 000 membres des forces de l'ordre pour empêcher les tracteurs d'entrer lundi dans Paris et les grandes villes françaises.
🔴 Conformément aux instructions de @GDarmanin, un dispositif défensif important est déployé autour de #Rungis et #Roissy pour empêcher tout blocage. Les forces mobiles renforcées par des VBRG de la @Gendarmerie sont en place et contrôlent les accès. pic.twitter.com/fZYEM9Xn0Y
— Préfecture de Police (@prefpolice) January 28, 2024
S'exprimant à l'issue d'une réunion interministérielle de crise, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a précisé que les 15 000 membres des forces de l'ordre mobilisés lundi devront protéger Paris, mais aussi empêcher les blocages de Rungis (le plus gros marché international de produits frais du pays, situé au sud de Paris) et des aéroports parisiens.
Des blindés de la gendarmerie ont été déployés en début de soirée dimanche aux abords de Rungis et de l'aéroport international de Roissy.
Comme depuis le début des manifestations des agriculteurs, Gérald Darmanin a appelé les forces de l'ordre à la «modération» en leur demandant de ne «pas intervenir sur les points de blocage, mais de les sécuriser». En revanche, il les a incités à intervenir en cas de dégradations et d'agressions de camions étrangers et de procéder «à des interpellations».
Les déclarations du premier ministre Gabriel Attal, lors d'un déplacement dans une ferme de l'ouest de la France, n'ont visiblement pas suffi pour apaiser les agriculteurs.
«Je veux qu'on clarifie les choses et qu'on voie les mesures que l'on peut prendre, supplémentaires, sur ces histoires de concurrence déloyale», a lancé le chef du gouvernement.
Le président de la FNSEA, premier syndicat agricole français, a exhorté le gouvernement à «aller beaucoup plus loin». «Ce qu'il nous faut nous, c'est des décisions dont on sent qu'elles changent le logiciel», a lancé Arnaud Rousseau, face à des paysans bloquant l'autoroute A16 au nord de Paris.
Malgré une accalmie, de nombreuses liaisons routières sont restées coupées à travers la France. (ats)