Un des plus importants syndicats de France, la CGT, a appelé jeudi à la «désobéissance civile» face à la loi sur l'immigration adoptée mardi à l'Assemblée nationale. Selon cette dernière, le texte remet en cause «tous nos principes républicains».
En discussion avec d'autres organisations syndicales, des associations et des personnalités, la CGT souhaite organiser dans les prochaines semaines «des initiatives d'ampleur pour permettre à celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans cette France 'lepénisée' de montrer leur détermination à faire respecter les valeurs de solidarité», a ajouté la responsable.
Dans un communiqué commun, une intersyndicale CFDT, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa a condamné un texte «discriminatoire» qui «remet profondément en cause les principes républicains d'égalité et de solidarité». Ils ont demandé «solennellement que ce texte ne soit pas promulgué».
Dans la foulée, 45 associations et syndicats, dont France Terre d'Asile, Médecins du Monde, le Secours catholique ou encore SOS Racisme, ont signé un appel demandant au président Macron de «ne pas promulguer la loi».
La nouvelle loi instaure dans son article 19 un délai de cinq ans pour les étrangers non européens en situation régulière qui ne travaillent pas, et de trente mois pour les autres, avant d'être éligibles à des prestations comme les allocations familiales ou l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA), versée aux personnes âgées de 60 ans ou plus en situation de perte d'autonomie.
Les 32 départements dirigés par la gauche, dont Paris, ont annoncé mercredi qu'ils n'appliqueront pas le durcissement des conditions de versement aux étrangers de l'APA prévu par la nouvelle loi immigration.
Sujet récurrent en France, comme ailleurs en Europe, l'immigration enflamme régulièrement la classe politique. L'Hexagone compte 5.1 millions d'étrangers en situation régulière, soit 7.6% de la population. Elle accueille plus d'un demi-million de réfugiés. Les autorités estiment qu'il y aurait de 600 000 à 700 000 clandestins. (ats/jch)