Les bars-tabac et points de vente presse du réseau de la Française des Jeux pourront bientôt devenir des «lieux refuge» pour les femmes victimes de harcèlement de rue en France, annonce jeudi l'opérateur de la loterie nationale.
Après des expérimentations «concluantes», menées à Nantes et Lille, la FDJ va proposer aux commerçants volontaires de son réseau - qui compte 29 000 points de vente - une formation délivrée par Umay, une application qui vise à lutter contre le harcèlement de rue et l'insécurité, avec laquelle elle a signé jeudi un partenariat.
Cette application répertorie 3200 gendarmeries, 600 commissariats de police et 6000 établissements labellisés «lieux sûrs»: des bars, des restaurants et des discothèques mais aussi des magasins et institutions, où les personnes qui se sentent menacées peuvent se réfugier:
En France, Umay a déjà pour partenaires l'enseigne de magasins Monoprix, l'établissement public qui gère les transports en région parisienne, ou encore des collectivités locales.
Mais pour Amy Bah, présidente du collectif féministe #NousToutes Lille, il faut «prendre cette initiative avec beaucoup de précaution»:
Il peut sembler contre-intuitif de proposer aux femmes de se réfugier dans des bars-tabac, à la clientèle essentiellement masculine. La présidente craint un «féminisme washing» de la part de la FDJ.
En France, 81% des femmes déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics, selon une étude de l'institut de sondages Ipsos de 2020. (ats/jch)