L'inscription de l'IVG dans la Constitution a franchi mercredi son étape la plus délicate au Parlement français avec le vote favorable du Sénat, évacuant les derniers doutes entourant l'adoption définitive de cette réforme historique lors d'un Congrès convoqué lundi.
Malgré les réticences de certains sénateurs de la droite et du centre, majoritaires à la chambre haute, l'hémicycle s'est prononcé à 267 voix contre 50 en faveur d'une «liberté garantie» à l'interruption volontaire de grossesse, sans modifier le texte du gouvernement.
La dernière révision constitutionnelle française remonte à 2008.
Face à la remise en cause du droit à l'avortement aux Etats-Unis et dans certains pays d'Europe, l'exécutif français avait fait de cette réforme l'une de ses priorités, aboutissant à un texte de compromis malgré son absence de majorité dans les deux chambres.
De l'aveu général au Sénat, la mobilisation constante des associations et des parlementaires engagés pour la réforme, comme la pression exercée parfois par l'entourage familial, ont fait basculer certains élus dans le camp du «pour».
Depuis plusieurs semaines, les sénateurs avaient été interpellés à de multiples reprises par des associations et autres collectifs des deux camps, y compris d'opposition à l'IVG. En prévision de ce vote à suspense, plusieurs rassemblements pro- et anti-constitutionnalisation ont eu lieu aux alentours du Sénat mercredi.
Le Parlement va se réunir lundi en Congrès à Versailles pour inscrire l'IVG dans la Constitution, a annoncé mercredi Emmanuel Macron sur «X», après le feu vert du Sénat à ce texte. «Après l'Assemblée nationale, le Sénat fait un pas décisif dont je me félicite. Pour le vote final, je convoquerai le Parlement en Congrès le 4 mars», a-t-il écrit. (sda/ats/afp)