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Les «Barjols», ces 13 Français qui voulaient «tuer Macron»

Les «Barjols», ces 13 Français qui voulaient «tuer Macron»
Le groupe d'activistes appelait à la rébellion contre Emmanuel Macron, notamment lors de ses visites officielles en Ardennes, en 2018.Image: afp

Les «Barjols», ces 13 Français qui voulaient «tuer Macron»

Treize personnes affiliées au groupuscule des Barjols comparaissent, ce mardi à Paris, pour «association de malfaiteurs terroriste». Ils sont soupçonnés d'avoir voulu s'en prendre au chef d'Etat français. 4 points pour comprendre.
17.01.2023, 20:4918.01.2023, 06:28
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Treize personnes - onze hommes et deux femmes - appartenant à une mouvance d'ultradroite sont soupçonnées d'avoir cherché à s'en prendre au président français Emmanuel Macron en 2018. Ils comparaissent devant la justice, à Paris, depuis ce mardi 17 janvier.

Qui sont les «Barjols»?

«Les Barjols» est un groupuscule d’ultradroite nationaliste, formé en 2017 dans le sillage de l'élection d'Emmanuel Macron. Les membres de cette cellule, qui ont entre 26 et 66 ans, se sont montrés particulièrement actifs sur les réseaux sociaux.

Mais encore?

L'un des hommes à la tête du groupe se nomme Jean-Pierre Bouyer, un Isérois de 66 ans à la retraite, marié et père de deux enfants. Electromécanicien de formation, il a longtemps été négociant en bois au Gabon.

Lors de l'élection présidentielle de 2017, Bouyer soutient son candidat préféré, Nicolas Dupont-Aignan. Ce n'est qu'après le premier tour qu'il adhère à son mouvement Debout la France (DLF). Très rapidement, il reproche à la direction du parti «de participer au débat démocratique et aux élections», ainsi que d'adopter une approche trop molle, indique le média FranceInfo.

Après une défaite de son candidat fétiche, qu'il digère mal, il rejoint un groupe radicalisé sur les réseaux sociaux, avec lequel il partage des idées nationalistes avec «une tendance suvivaliste»:

«Les Barjols, référence au contingent français au Mali, un groupe fanatisé d'ultradroite selon lequel l'action est la solution et cherchant par tous les moyens à renverser le président de la République.»
Le Point

Le groupe Facebook compte à l'époque moins de 2000 membres. Les membres de la cellule y partagent leurs projets aux «accents paramilitaires», tels que «des assassinats de migrants ou des attaques contre des mosquées», indique le Huffingtonpost.

Dans différents groupes Facebook, Jean-Pierre Bouyer laisse de plus en plus transparaître sa colère contre le gouvernement, réclamant «une révolution du peuple de toutes les classes sociales, de tous les métiers», ainsi qu' «une mobilisation générale contre la dictature de Macron. Il faut qu'on s'en débarrasse». Il n'hésite pas à qualifier le chef d'Etat de «petit dictateur hystérique», qu’il voulait faire disparaître.

Selon des informations parues dans Le Monde, il publiait sur sa page Facebook des photos d’une femme munie d'un fusil à pompe, avec pour commentaire: «Pour ceux qui nous prennent pour des cinglés, posez-vous les bonnes questions, le combat sera inévitable».

Dans le même ton, il vise un maire dans l’Isère, lequel comptait accueillir des migrants:

«Ces gens-là, faut les abattre, hein, c’est fini, on en a un paquet comme ça.»
«Tu les prends, tu les mets dans ta bagnole, tu fais un trou, tu les mets dedans, boum, fini ! Pas de corps, pas de meurtre.»

Si le ton monte sur les réseaux, l'Isérois mène à l'extérieur une vie tout à fait régulière. Une source proche de l'enquête confiera même à France 2: «Il a l'air de monsieur Tout-le-Monde».

Pourquoi sont-ils jugés?

«Les Barjols» sont jugés ce mardi pour «association de malfaiteurs terroriste». Le groupuscule est soupçonné d'avoir projeté de tuer Emmanuel Macron en 2018, lors d'une visite officielle dans les Ardennes, ayant pour cadre une tournée de commémoration de la Grande Guerre.

L'un des prévenus a reconnu avoir déclaré à propos du président: «Je le prends par la main, je tire, et tac tac et j'utilise un couteau». Ce à quoi Jean-Paul Bouyer, qui avouera en garde à vue avoir «voulu tuer Macron», lui aurait suggéré l'idée d'utiliser un couteau en céramique, «plus difficile à repérer».

«Tu dois être le prédateur qui doit éliminer ceux qui cherchent à te nuire. C'est le cas de nos jours avec ce petit clown»
Jean-Paul Bouyerlemonde

Le 6 novembre 2018, alertés par l'activité du groupe et craignant un passage à l'acte, les renseignements interpellent Jean-Paul Bouyer et trois autres hommes en Moselle. Un poignard de quinze centimètres, ainsi qu'un gilet militaire sont retrouvés dans la voiture utilisée par l'ancien négociant. Celui-ci affirmera alors n'avoir rien planifié pour attenter à la vie d'Emmanuel Macron, bien qu'il en ait évoqué l'idée.

Dans le sillage de l'enquête, d'autres membres du groupuscule sont également épinglés. Parmi eux, Denis Collinet, interpellé le 13 mars 2020. Celui qui se dit fondateur des «Barjols» aurait organisé ou participé à des réunions secrètes, où des projets violents étaient évoqués, et le drapeau européen brûlé. Lesdits projets, selon BFMTV: «Coup d'Etat avec 500 soldats russes se rendant à l'Elysée, enlèvement de députés, séquestration du personnel d'une raffinerie...»

Quelles sont les charges?

Après quatre ans d’enquête, l’ampleur du dossier a été revue à la baisse: «La qualification criminelle, retenue initialement, a été abandonnée au profit du délit d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme, passible de dix ans d’emprisonnement».

La défense, y voyant le signe d'un dossier faible et la «fiction d’un passage à l’action violente», insiste pour remettre les événements dans leur contexte: soit des tensions sociales accrues par le lancement du mouvement des Gilets jaunes.

«Il n'y a pas le commencement d'un acte matériel, rien n'a jamais été prévu, il n'y a pas de repérage, pas de plan»
La défensebfmtv

(jod)

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