Jamais les prisons françaises n'ont enregistré un si grand nombre de détenus avec le chiffre record de 80'130 personnes incarcérées pour 62'357 places au 1er novembre, selon des chiffres obtenus vendredi auprès du ministère de la Justice.
Mal endémique français, la surpopulation carcérale ne cesse de battre des records mois après mois:
Parmi les personnes incarcérées, 20 831 sont des prévenus, en détention dans l'attente de leur jugement définitif.
Au total, 96 569 personnes étaient placées sous écrou au 1er novembre. Parmi elles, on compte 16 439 personnes non détenues faisant l'objet d'un placement sous bracelet électronique ou d'un placement à l'extérieur.
Des mesures ont pourtant été prises pour tenter de remédier à ce problème, comme l'interdiction des peines de prison de moins d'un mois, l'aménagement des peines ou encore le développement de travaux d'intérêt général.
Ces nouveaux chiffres désastreux quant à la surpopulation carcérale arrivent alors que le ministre de la Justice, Didier Migaud a averti que la mise en oeuvre du plan de construction de 15 000 places de prisons supplémentaires d'ici 2027 ne pourra être honorée dans les délais.
Auditionné devant la commission des lois du Sénat concernant le budget de la Justice pour 2025, le garde des Sceaux a insisté sur les «difficultés» rencontrées «dans le calendrier des grandes opérations de construction», affirmant que seuls «42%» des 15 000 nouvelles places de prison devraient être opérationnelles en 2027, soit 6421, «si tout se passe bien»:
A la mi-mars, le Conseil de l'Europe a exprimé sa «profonde préoccupation» à propos de la surpopulation carcérale chronique française. L'institution a invité les autorités françaises à «examiner sérieusement et rapidement l'idée d'introduire un mécanisme national contraignant de régulation carcérale». (ats/afp)