«Je regrette tout ce qu'il s'est passé», a déclaré mardi d'une voix mal assurée Monique Olivier, l'ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, au premier jour de son procès pour complicité dans les enlèvements et meurtres d'Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce.
Debout dans son box, très hésitante, la septuagénaire, cheveux courts et pull blanc, a ensuite ajouté très doucement: «Ecouter tout ça, ça me...», avant d'être coupée par le président Didier Safar.
Au président qui lui a demandé en préambule si elle voulait bien répondre aux questions, sa cliente avait auparavant répondu: «Je vais faire de mon mieux» d'une voix faible.
L'accusée encourt cette fois encore la réclusion criminelle à perpétuité.
Ce procès est «angoissant» mais représente aussi «une libération pour les familles», a déclaré avant l'entame des débats Corinne Herrman, qui défend la famille Domèce.
Selon les déclarations de l'accusée en août 2020, Michel Fourniret a séquestré, violé et tué Estelle Mouzin à Ville-sur-Lumes (Ardennes, nord-est), dans la maison qu'il avait héritée de sa soeur. L'ADN partiel de la fillette a été retrouvé sur un matelas saisi en 2003 dans cette maison.
Marie-Angèle Domèce, 18 ans, a disparu trente ans plus tôt à Auxerre (centre-est), entre son foyer et la gare. L'affaire avait été rapidement classée faute d'éléments, avant que l'information judiciaire ne soit rouverte en 2012.
Quant à Joanna Parrish, une Britannique de 20 ans, son corps dénudé a été retrouvé dans l'Yonne près d'Auxerre en 1990. Elle a été droguée, violée et battue avant sa mort.
Malgré de nombreuses fouilles, les corps de Marie-Angèle Domèce et Estelle Mouzin n'ont jamais été retrouvés.
En 2008, Monique Olivier a été condamnée à la perpétuité pour complicité dans quatre meurtres et un viol commis par son ex-mari.
Et dix ans plus tard, elle a été condamnée à vingt ans de prison pour complicité dans le meurtre de Farida Hammiche, épouse d'un ancien codétenu du tueur en série, à qui le couple avait volé des lingots d'or. Son corps n'a pas non plus été retrouvé.
Plus de 350 journalistes sont accrédités pour suivre les débats qui doivent durer trois semaines. (ats/jch)