Et dire que la police voulait bien faire. Le samedi 6 mars, les autorités françaises ont publié sur Twitter leur campagne de prévention contre les «nudes», ces photos sexuellement explicites de soi-même. On parle alors de «sexting» lorsque celles-ci sont envoyées par message.
Selon la police, les conséquences derrière cette activité, qui concernent de plus en plus de jeunes, impliqueraient principalement le fait que l'entourage, tant proche qu'éloigné de la victime, soit mis au courant.
Problème: leur message a envoyé un tout autre message. Dès sa publication, le tweet s'est retrouvé noyé dans une vague d'indignation. Entre colère et incompréhension, les hashtags #PoliceNationale et #Sexting ont fait partie des tendances du réseau durant plusieurs heures. Les internautes ont dénoncé une volonté de «culpabiliser» les victimes, rappelant que la diffusion d'un tel contenu était avant tout un délit en France.
Voici en image le tweet de @PoliceNationale, supprimé depuis, et voici ce qu'elle aurait dû tweeter : l'art. 226-2-1 du code pénal punit d'une peine de 2 ans d'emprisonnement et 60 000€ d'amende "le fait, en l'absence d'accord de la personne pour la diffusion, de porter à la... pic.twitter.com/RmuLSypRnF
— SOS homophobie (@SOShomophobie) March 6, 2021
Face à un tel tollé, le service de communication de la police nationale a très vite retiré son tweet. Il a par ailleurs reconnu auprès de l'Obs une «maladresse»: «Ce tweet devait être le premier d’une série de tweets consacrés à cette problématique, notamment chez les mineurs». Le service de communication a tenu à rappeler que les autorités françaises étaient «toujours du côté des victimes».
"Pourquoi t'as pas porté plainte ?" "T'étais habillée comment ?" #PoliceNationale https://t.co/kcaRmXWgGR
— Mélimélo (@MelimeloPlu) March 6, 2021
imagine ceux qui sont censés t'aider face au partage non consenti de photo intime de toi te disent ça. genre juste imagine. #PoliceNationale pic.twitter.com/3QoGrTxakm
— sylvie thefourchette (@SThefourchette) March 6, 2021
Faire un tweet de merde qui culpabilise les victimes, c’est accepter le risque d’en prendre plein la gueule. Pourquoi avoir supprimé ??#PoliceNationale pic.twitter.com/2N3Wzz7z3I
— Lil zoizeau (@LZoizeau) March 6, 2021