Tu es célibataire, privé de sorties, tu veux faire des rencontres et tu vois le jeu de la drague changer sous tes yeux? Eloïse, Carmen*, Léo* et Lara* aussi. Ils sont Romands, ont entre 20 et 30 ans et nous ont aidé à voir plus clair dans la «dating life» pandémique.
Il faut t'y résoudre: c’est fini (pour l'instant) le samedi soir au concert, le sourire réciproque puis le numéro. Ou bien le «match» Tinder, les messages WhatsApp puis la bière au bistrot. Alors je t’ai préparé quelques conseils pour draguer en plein Covid.
Toutes les applications de rencontre ont des défauts, mais en 2021, c’est sur leurs interfaces que ça se passe. Elles, qui faisaient déjà un carton avant le virus, ont littéralement explosé depuis son apparition.
Nos quatre Romands sont tous passés par les applis pour «pécho» ou tenter de le faire. Carmen, 21 ans, raconte:
Oui, «swiper», écrire, trier, faire rire l'autre, l'intéresser, c’est un effort. «Il faut être hyper original pour se démarquer, réfléchir à chaque phrase», admet Léo qui, à 30 ans, s’est retrouvé célibataire en automne 2020 après une très longue relation. Reste qu’après quelques déceptions, il a tout de même fini par faire une rencontre qui a débouché sur une nuit câline (non, pas de détails).
Alors montre-toi créatif, aie confiance en toi et dis-toi qu’il y aura toujours des gens qui te ressemblent dans la jungle des applications. Et qui se ressemble s’a… Ok j’arrête.
Depuis un an, les mesures de fermetures et de réouvertures s’enchaînent. Les jeunes Romands ont compris le filon: profiter des fenêtres de liberté des phases de déconfinement pour découvrir des gens qui – sait-on jamais – resteront dans les parages une fois le pays reconfiné. Fixer un «date» dans un café juste avant un nouveau lockdown pourrait bien t’arranger.
Si tu es étudiant, Lara, 20 ans, et Carmen, toutes les deux à l'Université de Lausanne (Unil), nous glissent que la bibliothèque pourrait être la nouvelle «place to be» pour draguer. Qui l'eût cru? «En printemps, je suivais un cours en visio depuis la Banane (bibliothèque de l'Unil). Un gars m'a saluée, il m'a retrouvée sur Instagram et on est toujours en contact aujourd'hui. On se kiffe vraiment bien», raconte Lara.
La pandémie bouleverse aussi les codes des premiers rendez-vous. Quand tout est fermé, les portes des appartements s’ouvrent et les «On se voit chez moi?» arrivent plus vite dans les échanges que dans la vie d'avant. «Ce n’est plus autant ambigu qu’avant de le proposer», assure Lara.
Alors détends-toi tout en restant prudent. Parce que le coronavirus et les MST circulent toujours (oui, ne les oublions pas), mais aussi parce que les risques de faire une mauvaise rencontre n’ont pas disparu comme par enchantement. Eloïse, 24 ans, est intransigeante:
Alors en cas de doute, profite d’une bonne vieille balade au grand air.
Enfin, si tu te sens seul, sache que tu n’es pas seul. Romy Siegrist, psychologue FSP et sexologue à Lausanne, assure qu’en temps de pandémie, «les célibataires ne souffrent pas tant du manque de sexualité que du manque d'intimité et de relations.»
Léo et Eloïse pensent à ce qu'ils peuvent retirer de ces temps si particuliers. Avec ou sans rencontre. «Je crois qu'apprendre à s'occuper de soi, c'est vachement plus important», explique Eloïse. Léo essaie de prendre ce qu'il y a à prendre:
Si tu as l’impression d’être en stand-by, Romy Siegrist te conseille de voir ces périodes creuses comme quelque chose de porteur. «Elles peuvent permettre de réfléchir à sa propre vie, d'habiter son corps différemment et de l'explorer soi-même autrement. Le vide est en fait un plein.»
Au passage, la spécialiste te rappelle que la masturbation a des vertus de bonne santé mentale et physique.
*Prénoms d'emprunt, pour préserver l'intimité des jeunes interviewés