Comme tout, le concours Miss France a bien été forcé d'évoluer avec son temps. Et cette édition 2022 a marqué une différence de taille: contrairement aux années précédentes, les reines de beauté ont eu le «privilège» d'avoir droit à un contrat de travail, selon une information exclusive du Parisien. Elles ont donc pu prétendre à un salaire.
Autant vous dire qu'il n'est pas mirobolant. Pas du tout. La productrice de l'émission, Alexia Laroche-Joubert, avait déjà précisé que la rémunération n’était pas «celle d’un cadre dirigeant». Aïe. On craint le pire.
D’après les informations du Parisien, la présidente de la société Miss France aurait effectivement plutôt rémunéré ses participantes... comme des figurantes.
Une candidate confie: «On a été payées 84 euros par jour, soit 252 euros net en tout. L’équivalent du smic. C’est vraiment symbolique.» Ce chiffre, confirmé par la production, englobe l’élection et les deux journées de répétitions précédentes au Zénith de Caen (Calvados).
Mobilisées de midi à 00h30, les candidates ont été rétribuées moins de 7 euros de l’heure le jour de la cérémonie, le 11 décembre dernier (show qui, rappelons-le, est visionné par 7,3 millions de téléspectateurs, soit 42,3 % du public). Un spot de pub de 30 secondes diffusé sur ce créneau peut coûter jusqu'à 114 000 euros.
Certaines participantes se content largement de cette maigre rétribution, qui n'était pas prévue initialement. Sans compter que les Miss profitent de nombreux cadeaux durant leur préparation à l'élection (voyage dans un endroit «paradisiaque», iPad, robes...).
Mais l'envers de ce décor pailleté est nettement moins glamour. Entre les déplacements, les séances photos et les répétitions de chorégraphies - qui peuvent se prolonger jusqu'à 10 heures par jour -, toutes n’ont pas tenu le rythme effréné imposé par quinze jours de préparation.
«On se disait entre filles qu’on devrait être payées du premier au dernier jour parce que sans nous, il n’y aurait pas de show.»
«J’ai très vite compris que c’était un vrai travail quand on m’a dit qu’on n’avait pas le droit à l’erreur, que tout ce qu’on faisait était jugé», raconte une autre.
La pression est une chose, les privations en sont une autre. Certaines prétendantes (déjà bien fluettes, on va pas se mentir) ont même perdu jusqu’à 6 kilos «à cause du manque de nourriture», dénonce cette participante.
Mais bon, au moins: «comme la scène était aussi glissante qu’une patinoire, on était au moins couvertes en cas d’accident », ironise l’une des concurrentes. Sauvées.
Contactée par le Parisien, la présidente du concours Alexia Laroche-Joubert rappelle que «Miss France est un concours», et que c'est «déjà une grande avancée» que d'offrir un contrat de trois jours.
D'ailleurs, elle ne projette aucunement d’en allonger la durée : «Cela ne correspond pas à nos valeurs et les motivations des candidates ne seraient plus les mêmes. Pour ça, elles peuvent faire Les Marseillais ou Les Ch’tis». Futures prétendantes au titre, vous êtes prévenues.