Pourquoi Pierre Palmade a-t-il perdu la maîtrise de sa Peugeot 3008, vendredi soir vers 19h, à Villiers-en-Bière en Seine-et-Marne? Des tests toxicologiques ont révélé de la cocaïne dans son organisme et l'humoriste, selon les premiers témoignages, «faisait la fête» depuis au moins 20h avant d'entrer violemment en collision frontale avec une Renault Megane. Malaise? Overdose? Fatigue? Inattention? Autre chose?
Voici ce que l'on sait de ce qui est désormais «l'affaire Palmade», 72 heures après l'accident.
Dimanche, selon Le Parisien, une équipe de policiers et de gendarmes, accompagnée d’un chien de la brigade des stups ont réalisé une perquisition au domicile de Pierre Palmade, à Cély-en-Bière, en Seine-et-Marne. Sur place, pas de cocaïne pure, mais notamment du matériel d'injection a été retrouvé.
C'était la dernière inconnue en date: le téléphone portable du comédien avait «disparu» depuis l'accident, selon Le Parisien. Interrogée par les autorités, sa femme de ménage a déclaré s'être rendu samedi matin dans la maison de Cély-en-Bière. Elle affirme avoir vu le téléphone portable de l’humoriste dans la maison et même l’avoir laissé en évidence».
Lundi, en milieu d'après-midi, il a été précisé que le portable n’avait pas disparu, mais qu'il avait était saisi dans le cadre d'une seconde procédure. Toujours selon Le Parisien, le parquet de Melun a ouvert une nouvelle enquête judiciaire parallèle pour «infraction à la législation sur les stupéfiants».
Ce sont des témoins-clés. Or, officiellement, des investigations sont encore en cours pour «confirmer la présence de passagers» dans le véhicule de de l'humoriste. Le procureur de la République de Melun, responsable de l'enquête, ne confirme pour l'heure ni leur âge, ni leur apparence physique. Ce qui n'a pas empêché la porte-parole du ministère de l’Intérieur, lundi matin sur FranceInfo, d'appeler ces individus «à se rendre dans n'importe quel commissariat ou brigade de gendarmerie pour expliquer les faits. Cela est important dans le cadre de l'enquête judiciaire». Chose plutôt rare, en France, lors d'une enquête en cours.
Depuis vendredi soir, les pistes pleuvent au sujet de l'identité des deux fuyards. Un premier témoin, présent sur les lieux de l'accident, a affirmé avoir vu deux hommes d'une vingtaine d'année dans l'habitacle de la Peugeot 3008. Des proches de Pierre Palmade ont ensuite déclaré au Parisien qu'il s'agirait de deux «anciens escort-boys rencontrés sur les réseaux sociaux» avec qui il aurait noué une amitié «basée sur la fête». Ces mêmes proches ont également déclaré que les individus «logeaient chez le comédien depuis jeudi».
Un autre dernier témoin aurait vu les fuyards sur les lieux de l'accident: de «type européen pour l’un, africain pour l’autre».
Dimanche soir, le procureur de la République de Melun a confirmé qu'«une vidéo sur laquelle les deux hommes s’éloignent du lieu de l’accident à pied a été récupérée». La caméra provient du tableau de bord d'un véhicule qui est passé par le lieu de l'accident peu après le choc. Enfin, selon le voisinage interrogé par les médias français, deux hommes se seraient rendus, vendredi soir, au domicile du comédien pour «récupérer des bagages».
L'enquête a été officiellement ouverte pour «homicide et blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois, par conducteur sous l’emprise de produits stupéfiants». Une fois sorti de l'hôpital, Pierre Palmade sera placé en détention provisoire et soumis à un interrogatoire très attendu.
Pour l'heure, il risque jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Mais d'éventuels facteurs aggravants sont encore susceptibles de faire leur apparition. Notamment la vitesse et la conduite sous stupéfiants. Une peine qui pourrait enfler à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende.
La question de l'homicide involontaire fait actuellement débat, puisque cette qualification ne pourra être maintenue que si le foetus, âgé de sept mois au moment de l'accident, est né vivant et avec des organes viables. Une autopsie est en cours pour le déterminer. «Il n’y a pas d’homicide involontaire pour un enfant qui meurt immédiatement», précisait dimanche Rémy Josseaume, avocat en droit routier, sur BFMTV.
Enfin, selon les enquêteurs, Pierre Palmade ne sera pas en mesure d'être entendu avant le milieu de semaine.
(fv)