Le gouvernement a appelé dimanche à «se mettre rapidement en ordre de bataille» pour faire face à l'éventualité d'une coupure totale des approvisionnements en gaz russe.
En matière d'approvisionnement, «on peut avoir des tensions sur le gaz cet hiver», avait averti dès samedi la Première ministre Elisabeth Borne lors d'une rencontre avec la presse.
Mais si l'électricité venait à manquer, le gouvernement prépare pour l'hiver une série de mesures destinées à prioriser les ménages et certaines industries.
«Il faut nous mettre en ordre de bataille maintenant sur l'organisation, le délestage, la sobriété, la réduction de consommation... c'est maintenant que nous devons prendre les décisions», lui a fait écho le ministre de l'Economie.
Ainsi, certains sites industriels pourraient se voir demander de «ralentir leur consommation d'énergie, voire d'arrêter leur consommation d'énergie pendant un certain temps», a expliqué Le Maire, tout en précisant que «c'est totalement impossible» pour certains sites, afin de ne pas «casser l'outil industriel».
Devant le risque que Vladimir Poutine coupe le robinet du gaz à l'Europe, «une option crédible» a dit Bruno Le Maire dans un entretien à LCI en marge des Rencontres d'Aix:
La France, qui se dit dans une situation plus «favorable» que ses voisins, doit notamment se doter d'un nouveau terminal méthanier flottant dès l'an prochain pour assurer son approvisionnement.
«Il faut répartir l'effort entre administrations, particuliers et entreprises», a expliqué Bruno Le Maire.
Le gouvernement a d'ailleurs lancé trois groupes de travail pour améliorer la sobriété énergétique dans l'administration, les entreprises et les établissements recevant du public. L'objectif est d'établir une feuille de route permettant de réduire de 10% la consommation d'énergie d'ici deux ans par rapport à 2019.
Le risque de pénuries d'énergie ne s'arrête d'ailleurs pas aux frontières françaises, la présidente de la Commission européenne ayant appelé mercredi les 27 Etats membres de l'Union européenne à se «préparer à de nouvelles perturbations de l'approvisionnement en gaz, voire à une coupure complète de la part de la Russie.»
L'Allemagne, autrement plus dépendante au gaz russe que la France, est déjà sur le qui-vive. Le Bundestag a adopté un plan d'économie: plus de chauffage au-dessus de 20 degrés l'hiver et plus d'eau chaude dans les bureaux individuels, par exemple. (ats/jch)