Le Hamas tout comme le président palestinien Mahmoud Abbas ont critiqué dimanche la proposition du président américain Donald Trump de déplacer les habitants de Gaza vers l'Egypte et la Jordanie pour, selon lui, «faire le ménage» dans le territoire, où une trêve fragile est entrée dans sa deuxième semaine.
Israël et le Hamas se sont mutuellement accusés dimanche d'avoir violé les termes du cessez-le-feu, au lendemain de l'échange de quatre soldates israéliennes par le mouvement islamiste contre environ 200 prisonniers palestiniens détenus dans des geôles israéliennes.
Dans ce contexte, le président américain a comparé samedi le territoire palestinien dévasté à un «site de démolition» et a dit avoir parlé de la situation au roi Abdallah II de Jordanie, ajoutant qu'il allait faire de même dimanche avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Selon Trump, un «ménage» devrait être fait parmi la population.
«Je préférerais m'impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois», a ajouté Donald Trump, suggérant un déplacement «temporaire ou à long terme».
Les Palestiniens «feront échouer» la proposition de Trump «comme ils ont fait échouer tous les projets de déplacement [...] pendant des décennies», a réagi dimanche Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas. Le Djihad islamique, un autre mouvement palestinien armé, a estimé que ces propos encourageaient les «crimes de guerre et crimes contre l'humanité» à Gaza.
Rival du Hamas qui avait chassé l'autorité palestinienne et pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, Mahmoud Abbas a condamné «tout projet» visant à déplacer les Gazaouis.
La Jordanie a quant à elle réaffirmé dimanche son «rejet» d'un «déplacement forcé» des Palestiniens. Idem pour l'Egypte, dont le ministère des affaires étrangères a rejeté dimanche soir tout déplacement forcé des Palestiniens.
La Ligue arabe a elle mis en garde contre «les tentatives visant à déraciner les Palestiniens de leur terre». «Le déplacement forcé et l'expulsion de personnes de leur terre ne peuvent être qualifiés autrement que de nettoyage ethnique», a déclaré le secrétariat général de l'organisation dans un communiqué.
Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, n'a pas réagi, mais le ministre d'extrême droite Bezalel Smotrich a qualifié la proposition de Donald Trump d'«excellente idée», affirmant que les Palestiniens pourraient «établir une nouvelle et belle vie ailleurs».
Donald Trump a également confirmé avoir débloqué une livraison de bombes de plus de 900 kilogrammes pour son allié, une décision saluée par Israël. (jzs/ats)