Quatre partis d'opposition grecs ont déposé mercredi une motion de censure contre le gouvernement pour sa gestion de la catastrophe ferroviaire qui avait fait 57 morts en février 2023, a annoncé le chef du Parti socialiste.
Ce geste est motivé par «l'incompétence criminelle» du gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis dans ce dossier, a souligné Nikos Androulakis, qui dirige le Pasok (Parti socialiste).
Trois partis de gauche, dont la formation de gauche radicale Syriza, ont soutenu cette initiative du Pasok, le principal parti de l'opposition grecque.
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, qui est certain de mettre en échec cette motion de censure, a accusé l'opposition de diffuser des «mensonges cauchemardesques» sur l'accident.
«Mon devoir est de maintenir le pays stable et en sécurité dans ce climat incertain», a-t-il déclaré au Parlement, mettant en garde contre «le risque de division de notre société par un deuil collectif qui devrait l'unir»
«Face à un gouvernement arrogant et corrompu, la société a perdu sa confiance dans le parti de la Nouvelle-Démocratie», le parti conservateur au pouvoir, avait auparavant lancé au Parlement Nikos Androulakis.
Quant au chef du parti Syryza, Socratis Famellos, il a accusé le gouvernement d'avoir «dissimulé ses responsabilités» dans la catastrophe.
Il s'était montré très sec au cours d'un débat parlementaire sur les causes de la catastrophe ferroviaire qui continue de susciter un immense émoi dans ce pays. Avant d'ajouter:
Le 28 février 2023, une collision frontale entre un train de passagers transportant 350 personnes et un train de marchandises à Tempé, dans le centre de la Grèce, avait fait 57 morts dont de nombreux jeunes.
Tandis que l'enquête judiciaire piétine, le gouvernement fait l'objet de la part de l'opposition et de la société civile de récurrentes accusations de dissimulation de sa responsabilité.
Plus particulièrement, il est accusé d'avoir fait nettoyer le site de l'accident en faisant disparaître des preuves substantielles sur les causes du drame.
Une manifestation de plus de 300 000 personnes vendredi à l'occasion du deuxième anniversaire de cette tragédie a accentué la pression sur le gouvernement conservateur, en place depuis 2019 et disposant de 157 des 300 sièges au Parlement monocaméral.
Mardi, le Parlement a voté la constitution d'une commission d'enquête pour établir les éventuelles responsabilités pénales d'un ancien proche collaborateur du Premier ministre dans la catastrophe ferroviaire. (ats/svp)