L'Ukraine est actuellement aux prises avec une multitude de problèmes: les offensives russes sur différentes parties du front, les querelles politiques internes et le blocage de nombreux postes-frontières avec la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie par les camionneurs en colère de ces pays.
Au sud, l'offensive estivale des Ukrainiens s'est arrêtée depuis longtemps. Les Russes se trouvent désormais en meilleure posture. Le fait que les soldats de Poutine avancent à nouveau s'explique en partie par les progrès réalisés par l'armée de l'air russe.
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Au début de l'invasion, les pilotes russes larguaient souvent des bombes non guidées – et peu pratiques. Pour ce faire, il fallait survoler le front, ce qui donnait à la défense antiaérienne ukrainienne l'occasion d'abattre les avions de combat. De plus, ce type de missiles, que la Russie possède en grandes quantités, ne permet pas un ciblage précis.
L'armée de l'air ukrainienne a connu le même problème. Mais elle a ensuite été approvisionnées par les Etats-Unis en bombes planantes de type JDAM. Il s'agit de bombes obsolètes modernisées à l'aide d'un kit et qui peuvent ainsi être dirigées.
La Russie a depuis copié ce principe avec quelques adaptations. Le kit de modernisation, dont l'abréviation est UMPK, est fixé à l'aide de bandes métalliques sur des bombes de 250, 500 ou même 1500 kilogrammes.
Lorsque le pilote largue l'engin explosif, deux ailes du kit s'ouvrent et la bombe passe de la chute libre au vol plané. Les gouvernes de profondeur et les ailerons du kit d'adaptation, combinés à un système de navigation par satellite, guident alors la bombe vers sa cible. La portée de la bombe n'est pas encore connue, mais selon nos propres observations, elle est d'au moins 20 kilomètres.
Selon les Ukrainiens, les avions russes lancent au moins 100 bombes planantes par jour. Le rythme de feu de l'armée de l'air de Poutine s'est ainsi considérablement accru. Les conséquences sont facilement visibles à proximité du front: les villages abandonnés, et à peine détruits il y a quelques mois encore, ne sont plus que des décombres. Ils n'offrent plus aucune couverture aux soldats ukrainiens.
Ces nouvelles armes présentent, en effet, trois avantages:
Pour mieux se défendre contre ces attaques, Kiev aurait besoin de toute urgence d'avions de combat occidentaux et de plus de systèmes de défense antiaérienne à longue portée. L'expérience laisse toutefois penser que l'Occident finira par en fournir trop peu et trop tard.
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder