Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu jeudi soir à Prague, après avoir passé quelques heures à Sofia, où il a discuté de l'adhésion de son pays à l'Otan. Il a plaidé pour une accélération de la livraison d'armes, au soir d'une frappe russe meurtrière sur Lviv condamnée par l'Unesco.
Le dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko a par ailleurs assuré jeudi que le sulfureux patron du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, se trouvait en Russie, malgré l'accord passé après sa rébellion avortée qui prévoyait qu'il s'exile au Bélarus.
Selon lui, les combattants de Wagner se trouvent eux aussi «dans leurs camps permanents» de l'est de l'Ukraine et non au Bélarus, «pour le moment».
En pleine contre-offensive de Kiev contre la Russie, le président ukrainien a quant à lui rencontré jeudi soir à Prague son homologue tchèque Petr Pavel, avant un important sommet de l'Alliance à Vilnius en Lituanie, prévu les 11-12 juillet.
Le président ukrainien a déclaré qu'il rencontrerait le premier ministre tchèque, Petr Fiala, et les présidents des deux chambres parlementaires pour des «négociations de fond» au cours de son séjour de deux jours à Prague.
Quelques heures plus tôt, à Sofia, le président ukrainien a déclaré voyager pour combler «le manque d'armes», alors que le temps presse:
A Sofia, une «déclaration commune» entre l'Ukraine et la Bulgarie a été signée en faveur de l'adhésion de Kiev à l'Otan, en amont du sommet de Vilnius, prévu les 11 et 12 juillet.
Au président bulgare Roumen Radev qui est farouchement opposé à tout envoi d'aide militaire par crainte d'une escalade, le dirigeant a rétorqué qu'il s'agissait de «se défendre» pour éviter que la guerre ne se propage au reste de l'Europe.
La Bulgarie, membre de l'UE et de l'Otan mais historiquement et culturellement proche de Moscou, est profondément divisée sur le sujet. Dans les faits cependant, les usines d'armement de l'ère communiste tournent à plein régime depuis l'invasion russe de l'Ukraine.
Le président ukrainien se rendra également vendredi à Istanbul pour s'entretenir avec le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, au moment où le Kremlin menace de se retirer de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes parrainé par la Turquie.
Pendant ce temps sur le terrain en Ukraine, la nuit de mercredi à jeudi a été marquée par une frappe russe sur Lviv, grande ville de l'Ouest rarement ciblée, qui a tué cinq personnes, dans l'attaque la plus destructrice sur cette région depuis le début de la guerre, selon les autorités.
La salve de missiles russes qui a touché Lviv pendant la nuit a endommagé plus de 30 immeubles et d'autres bâtiments, selon les autorités locales.
L'armée russe a assuré avoir ciblé des sites de «déploiement temporaire» de soldats ukrainiens. «Toutes les installations désignées ont été touchées», a affirmé le ministère de la Défense.
Près d'un mois après le début de la contre-offensive visant à bouter les forces russes hors du territoire national, l'état-major ukrainien a revendiqué des avancées «dans certains endroits» autour de la ville dévastée de Bakhmout.
A la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par l'armée russe dans le sud de l'Ukraine, les «tensions diminuent», a en revanche signalé jeudi Natalia Goumeniouk, porte-parole de l'armée ukrainienne pour le front Sud.
Moscou et Kiev s'accusaient depuis plusieurs jours d'une provocation imminente dans cette centrale nucléaire, la plus grande d'Europe.
Par ailleurs, le gouvernement de Vladimir Poutine a annoncé fermer un consulat de Finlande et expulser neuf diplomates de ce pays, en représailles à des mesures similaires adoptées par Helsinki début juin. (ats/jch)