Le juge a renforcé la peine d'Alexeï Moskaliov, un père de famille. Ce dernier s'est donc vu interdire l'accès à Internet pendant sa détention. Prisonnier d'un camp pénitentiaire depuis le mois de mars, il ne peut désormais communiquer avec le monde extérieur qu'à travers les visites de ses proches et de ses avocats.
Peu après le début de la guerre contre l'Ukraine, sa fille Mascha devait réaliser un dessin de soutien aux soldats russes à l'école. Au lieu de ça, elle a dessiné une mère ukrainienne protégeant son enfant des missiles et y a écrit «Non à la guerre» et «Gloire à l'Ukraine». L'enseignante d'art aurait signalé l'incident à la direction de l'école et aux autorités.
Alexeï Moskaliov aurait diffusé des messages antiguerre sur les réseaux sociaux. Depuis un durcissement de la loi, des peines sévères sont prévues en Russie pour ce type de comportement.
Dès lors, un mandat d'arrêt a été émis contre le père, Alexeï Moskaliov, en tant que tuteur légal. Le FSB, le service de renseignement intérieur russe, l'a arrêté, interrogé et, selon ses dires, l'aurait également battu. Dans un premier temps, l'homme de 54 ans a été assigné à résidence, mais il s'est enfui en Biélorussie avant le début du procès. Les autorités du régime d'Alexandre Loukachenko l'ont arrêté puis extradé vers la Russie.
Alexeï Moskaliov a été condamné par le tribunal pour avoir discrédité l'armée. Depuis qu'il est en prison, Alexeï n'a plus eu de contact avec sa fille, rapporte le Mediazona. L'enfant a d'abord été pris en charge par un centre de soins après l'arrestation de son père, avant d'être emmené chez sa mère biologique.
Alexeï Moskaliov s'est montré désespéré face à la décision du juge et au rejet de son appel. Il a donc décidé de réclamer la peine de mort:
La peine de mort est toutefois suspendue en Russie. La dernière exécution d'un condamné remonte à 1996.
Vladimir Poutine craint les soulèvements de la population. Le Kremlin entend étouffer toute tentative de résistance par une vaste propagande, des mesures de sécurité strictes et l'aide de la justice.
La Russie semble toutefois faire deux poids deux mesures. Alors qu'Evgueni Prigojine, un proche de Poutine, a même pu récemment tenter un putsch sur Moscou et s'en est jusqu'à présent sorti indemne, des citoyens et des opposants critiques envers le gouvernement se retrouvent régulièrement derrière les barreaux ou sont condamnés à de longues peines de prison lors de procès hyper médiatisés. Les blogueurs militaires critiques à l'égard de Poutine peuvent eux aussi continuer à exercer leur activité en toute impunité.
Lors de l'audience en appel, à laquelle il a assisté par vidéo depuis l'établissement pénitentiaire, Alexeï Moskaliov a lu une lettre de sa fille Macha. Dans cette lettre, elle demandait à son père de tenir bon.
Traduit et adapté de l'allemand par Anaïs Rey