Dans les couloirs du Kremlin, la nécessité et les préparatifs d'une nouvelle mobilisation seraient âprement discutés. C'est du moins ce que rapporte le think tank américain Institute for the Study of War (ISW), citant des sources internes russes. La dispute aurait éclaté alors que la prochaine convocation des troupes doit débuter le 1er octobre.
Un compte Telegram russe, prétendument lié à des services de sécurité, affirme ainsi que les fonctionnaires russes préparent une deuxième vague de mobilisation de réservistes. Ils espèrent pouvoir la mener à bien cet automne.
D'après le think tank, les fonctionnaires veulent repousser la date du 1er octobre au 1er novembre. Un délai qui permettrait de simplifier le processus, car aux 170 000 à 175 000 soldats supplémentaires que veulent engager les autorités, s'ajoutent environ 130 000 personnes recrutées sous la contrainte. On s'attend à une mobilisation totale de 300 000 nouvelles personnes.
Mais dans les hautes sphères du pouvoir, un groupe réclame des mesures plus strictes. Il souhaite par exemple limiter la possibilité de demander un sursis avant l'enrôlement. Au sein de l'administration présidentielle russe, cette proposition a provoqué une véritable levée de boucliers, écrit l'ISW. La source citée dans son rapport explique que certains officiels craignent une «réaction imprévisible» de la population russe à des directives aussi sévères.
Lors de la dernière mobilisation en automne 2022, plus de 300 000 réservistes avaient rejoint les forces armées russes, selon l'ISW. Sans compter la mobilisation cachée que l'appareil d'Etat organise en parallèle: les réservistes sont enrôlés en nombre réduit sur une période plus longue, de sorte que cela se remarque moins.
En outre, toujours selon le rapport, les Russes seraient incités par d'autres moyens à signer des contrats soi-disant volontaires avec l'armée.
Traduit et adapté de l'allemand par Valentine Zenker