Les troupes ukrainiennes ont indiqué avoir été mises sous pression dans certaines zones disputées. L'état-major a annoncé, jeudi soir, que d'importantes attaques russes avaient eu lieu dans plusieurs régions. Il s'agit des fronts de Koupiansk, Lyman, Bakhmout, Avdiïvka, Marïnka et Chakhtarsk.
L'armée russe aurait recours à l'artillerie et attaquerait également par les airs, a-t-on appris. Il n'est pas clair s'il s'agit d'une offensive de grande envergure. Selon des sources ukrainiennes, les assaillants ont été repoussés. «Mais ils ne sont pas faciles à arrêter», a écrit la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Malyar, sur Telegram. Les informations militaires ne peuvent pas être vérifiées de manière indépendante.
La situation semble être très tendue dans au moins une région. Près de la ville de Koupiansk, à l'est de Kharkiv, les autorités ukrainiennes ont ordonné l'évacuation de 37 localités à cause de la violence des combats. Plus de 11 000 personnes, dont 600 enfants, sont concernées, a écrit le chef de l'administration militaire régionale, Oleh Synyehubov. Selon les données officielles, certaines parties de la ville de Koupiansk sont aussi sur la liste des évacuations.
L'année dernière, l'Ukraine avait libéré cette ville de l'occupation russe dans le cadre d'une contre-offensive surprise dans la région de Kharkiv. Koupiansk et ses environs ont ensuite été la cible de tirs russes répétés, dont l'intensité a récemment augmenté.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, par exemple, une bombe aérienne a endommagé le bâtiment de l'administration municipale, a déclaré Oleh Synyehubov sur Telegram. La même nuit, deux civils auraient été blessés par des tirs russes dans le village de Kindraschivka, situé à quelques kilomètres seulement de Koupiansk.
Selon plusieurs observateurs, les récentes attaques russes pourraient servir à soulager les troupes déployées dans le sud et le sud-est, où l'armée ukrainienne concentre sa contre-offensive depuis deux mois. Mais Moscou pourrait également viser de nouvelles conquêtes dans la région de Kharkiv, afin de les utiliser comme monnaie d'échange en cas de résolution diplomatique de la guerre.
Le blogueur militaire prorusse Mikhaïl Onufrienko y voit une autre raison:
«Dans sa tentative de stopper notre avancée, l'armée ukrainienne transfère des renforts sur ce tronçon», ajoute-t-il. «Une partie des nouveaux arrivants sont des formations destinées à l'offensive sur le segment de front vers Zaporijia», a-t-il déclaré à la chaîne de propagande russe RT. Il voit même la possibilité que les troupes russes puissent avancer vers la grande ville de Kharkiv.
Le rapport militaire ukrainien de jeudi ne mentionne que deux secteurs dans lesquels l'Ukraine mène des attaques – en direction de Melitopol et de Berdiansk. C'est là que l'armée de Kiev espère, avec sa contre-offensive, atteindre la mer d'Azov et couper la liaison terrestre russe avec la péninsule de Crimée, déjà annexée en violation du droit international depuis 2014. Or, les troupes russes se sont particulièrement bien retranchées dans cette région. (afp/dpa)
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci