Chaque fois que l'on pense avoir atteint le sommet de la cruauté dans la guerre russe contre l'Ukraine, une nouvelle histoire fait surface. Le dernier cas en date, relayé par la BBC, concerne Ivan Rossomakhin. Ce Russe de 29 ans avait été emprisonné pour purger une peine de 14 ans pour meurtre.
Sauf qu'il n'a pas passé tout ce temps derrière les barreaux. A l'image de milliers d'autres meurtriers, violeurs et criminels de toute sorte, l'homme a rejoint les mercenaires de Wagner, avec lesquels ils s'est battu en Ukraine.
Après avoir accompli sa mission, l'homme a été autorisé à rentrer chez lui dans la région russe de Kirov. C'est là qu'il a commis un autre crime. Il a attaqué, violé et assassiné une femme de 85 ans dans sa maison.
En avril de cette année, le verdict est tombé: 22 ans de prison dans un établissement pénitentiaire de haute sécurité. Le tribunal ayant conclu qu'Ivan Rossomakhin avait tué sa victime avec une «brutalité extrême», la peine de prison a ensuite été portée à 23 ans.
Mais, à la mi-août, une semaine seulement après son incarcération, Rossomakhin a déjà été libéré pour repartir en guerre pour la Russie. C'est ce que confirment les proches de la femme tuée à la BBC. Anna Pekareva, sa petite-fille, est horrifiée:
La famille est très préoccupée par le fait que Rossomakhin pourrait se venger «de nos efforts pour qu'il soit condamné à la prison à vie». Anna Pekareva affirme que la libération de l'homme de 29 ans fait courir un «danger extrême» à sa famille. Elle souhaite quitter le pays, d'autres membres de la famille passeraient dans la clandestinité.
Comme l'écrit le Spiegel, c'est surtout pendant la première année de la guerre que des détenus ont été recrutés en masse – on parle de dizaines de milliers d'hommes – pour des missions de guerre. En particulier par Evgueni Prigojine, le chef du groupe Wagner, décédé depuis.
Après sa mort, le ministère russe de la Défense a repris le flambeau, commençant à recruter des détenus pour des missions sur le front.
Cette pratique est également observée dans l'armée ukrainienne. A une exception près: les criminels sexuels et les meurtriers ne peuvent pas être libérés de prison pour le service militaire. (rst)