La Russie a annoncé dimanche avoir repoussé dans la nuit deux attaques de drones ukrainiens, qui ont visé un important quartier d'affaires de Moscou et la Crimée annexée. Ces attaques n'ont pas fait de victime.
Plus tôt, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, avait annoncé que «des drones ukrainiens ont attaqué cette nuit. Les façades de deux tours de bureaux de la ville ont été légèrement endommagées. Il n'y a pas de victimes ni de blessés».
L'attaque de trois drones au total a elle aussi été déjouée: l'un a été abattu et les deux autres «neutralisés par la guerre électronique», s'écrasant sur un complexe de bâtiments, selon le ministère russe.
Sans évoquer cette attaque, Kiev ayant pour habitude de ne pas revendiquer ses éventuelles opérations menées en Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a noté dimanche que la «guerre» arrive «sur le territoire de la Russie, dans ses centres symboliques et ses bases militaires».
«C'est un processus inévitable, naturel et absolument juste», a-t-il ajouté en marge d'une visite à Ivano-Frankivsk (ouest), où il a prévenu que l'Ukraine devait se préparer à de nouvelles attaques contre ses infrastructures énergétiques, comme celles ayant touché le pays durant l'hiver 2023.
L'aéroport international moscovite de Vnoukovo a été brièvement fermé au trafic et les vols déroutés, a affirmé l'agence de presse publique russe TASS, citant les «services d'aviation», avant d'annoncer leur reprise peu après.
Les attaques contre Moscou et ses environs, situés à environ 500 kilomètres de la frontière ukrainienne, étaient rares depuis le début du conflit en février 2022. Ces derniers mois toutefois, plusieurs incursions de drones ont visé la capitale russe, dont une contre le Kremlin en mai 2023.
Plus tôt ce mois-ci, la Russie avait affirmé avoir abattu cinq drones ukrainiens qui avaient déjà perturbé le fonctionnement de l'aéroport de Vnoukovo. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a condamné ces attaques qui «seraient impossibles sans l'aide apportée au régime de Kiev par les Etats-Unis et ses alliés de l'Otan», selon lui.
Vendredi, le Kremlin avait déjà dit avoir intercepté deux missiles ukrainiens S-200 au-dessus du sud-ouest de son territoire. Les débris du premier ont fait au moins 16 blessés dans leur chute sur Taganrog, proche de la frontière avec l'Ukraine.
Si les régions frontalières russes ont souvent été la cible de drones et de tirs d'obus depuis le début du conflit, les attaques de missiles sont elles beaucoup plus rares.
Le ministère russe de la Défense a déclaré que le premier missile visait des «infrastructures résidentielles» de Taganrog. Le second, dont les débris sont tombés sur une zone non habitée, a été abattu près de la ville voisine d'Azov.
Côté ukrainien, la ville de Soumy (nord) a été frappée samedi soir par un missile russe. Selon le conseil municipal local, deux personnes sont mortes et 20 ont demandé une assistance médicale, dont trois ont été hospitalisées, dans cette attaque qui a touché un établissement d'enseignement supérieur.
Plus tôt samedi, un homme et une femme avaient aussi été tués dans une attaque à Zaporijjia, grande ville du sud de l'Ukraine, ont rapporté les autorités locales.
Samedi toujours, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait annoncé s'être rendu sur les positions des forces spéciales ukrainiennes près de la ligne de front dans la région de Bakhmout (est), un des hauts lieux de l'actuelle contre-offensive ukrainienne. Il a rendu hommage à «leur force» et salué leur travail «vraiment héroïque». (ats/jch)